B. Une prise en compte fragmentée et hiérarchisée

Les modèles explicatifs de la relation entre les banques et les particuliers proposés par l’économie bancaire souffrent alors de deux faiblesses.

La première est que l’activité bancaire y est considérée de manière fragmentée. En assimilant le besoin du client (qu’il soit particulier ou entreprise) à la demande de crédit ou de produit d’épargne, ces théories font l’économie de la définition du besoin à satisfaire et de la complémentarité des différents types de produits bancaires pour satisfaire ce besoin. La relation bancaire se limite à une relation client-fournisseur qui porterait sur un produit standard (crédit ou produit d’épargne).

La seconde faiblesse tient à la compréhension hiérarchisée de l’activité bancaire. Lorsque les autres produits bancaires (principalement le compte et les moyens de paiement scripturaux) sont intégrés à l’analyse, ils ne le sont que pour permettre l’évaluation du risque lié à l’opération de crédit193, ainsi que l’obtention de liquidités sur lesquelles la banque peut s’appuyer pour prêter. Ils ne sont jamais considérés comme satisfaisant des besoins spécifiques du client.

L’analyse du processus de financiarisation ayant montré à quel point chaque produit bancaire joue un rôle essentiel dans la satisfaction des besoins des particuliers, il est impératif de se doter d’une grille de lecture spécifique. Cette nécessité est également justifiée par des éléments concrets tenant aussi bien au droit qu’au modèle économique des établissements bancaires.

Notes
193.

Voir notamment sur ce point la théorie du compte chèque présentée au cours du chapitre 4.