B. L’intermédiation n’est plus au cœur de la rentabilité des banques

Au-delà des apports du droit, la consommation bancaire des ménages conduit également à douter du rôle central du crédit : alors que 99 % des ménages français sont bancarisés (Daniel & Simon, 2001), seuls 52 % des ménages détiennent au moins un crédit (Mouillart, 2008). Pour maintenir la pertinence d’une analyse qui place l’intermédiation au cœur de la relation bancaire, il faudrait admettre que les ménages bancarisés mais ne détenant pas de crédit (47 % des ménages) recourent aux banques uniquement pour placer leurs excédents de liquidités. Une telle hypothèse n’est pas tenable. Si le taux de bancarisation est si élevé, c’est que les produits bancaires sont indispensables pour satisfaire un nombre toujours croissant de besoins.

L’analyse de faits stylisés caractérisant les stratégies commerciales des établissements bancaires ainsi que leurs sources de profit apporte des éléments convaincants sur l’aspect conventionnel de la mise au cœur de l’activité bancaire du crédit et plus largement de l’activité d’intermédiation elle-même.