A. L’incertitude sur la qualité de l’output  : le comportement de l’emprunteur

Dans le cadre de ces théories, la qualité du crédit – qui est le siège de l’incertitude – correspond au fait qu’il soit remboursé ou non. Autrement dit, la qualité du crédit est assimilée à son remboursement, condition supposée suffisante pour que l’opération soit rentable. Seule la banque est confrontée à cette incertitude. Cela s’explique par les hypothèses retenues : la présence simultanée d’asymétries d’information dont est victime la banque et de l’hypothèse d’opportunisme des emprunteurs²¹⁰.

De son côté, l’emprunteur ne subit pas d’incertitude quant à la qualité du crédit car, par hypothèse, il a connaissance de son niveau de risque ainsi que des caractéristiques du crédit proposé par la banque. Dans les modèles économiques les plus complets, il est tout de même confronté à une incertitude portant sur les conditions de crédit pratiquées par la banque dans le futur et, chez Okun (1981), sur ces conditions en période de restriction monétaire.

Ainsi, l’incertitude à laquelle il fait face tient à la possibilité que la banque :

1. ne lui propose pas des conditions plus intéressantes que celles du premier prêt, telle qu’elle s’y était initialement engagée ;
2. lui fasse subir l’éventuelle dégradation des conditions monétaires.

Dans le cadre de ces modèles, l’incertitude de la banque ne porte que sur la durée du prêt et non d’une période sur l’autre, alors que précisément, l’incertitude du client ne porte pas sur le prêt lui-même mais sur les conditions de reproduction de la relation. L’incertitude à laquelle il fait face est bien présente avant d’accepter le premier prêt mais porte sur les conditions du suivant : une incertitude « ex-ante ante » en quelque sorte.