B. L’irréversibilité

La deuxième caractéristique correspond à la fréquente irréversibilité du service « au sens restreint d’une "impossibilité d’un retour au point de départ" par "une action symétrique de l’action initiale" (Boyer, Chavance & Godard, (1991) » (Gadrey, 1994c, p. 133). Ainsi, de la même manière qu’on ne peut « renvoyer pour réparation une mauvaise plaidoirie ou une coupe de cheveux ratée » (Hart (1990) cité par Gadrey, 1994c, p. 133), il n’est pas possible de renvoyer les conseils erronés du banquier en matière d’investissements boursiers ou de mise en place d’un crédit immobilier.

L’irréversibilité n’est pas en tant que telle une source d’incertitude. C’est même une certitude : un choix de produit bancaire inadapté produira des effets négatifs pour le client et il ne sera possible d’intervenir qu’a postériori sur les dégâts occasionnés. C’est donc sur la réparation que porte l’incertitude. La question qui se pose alors est celle de l’évaluation du préjudice et des responsabilités respectives du client et du prestataire.