B. Une relation bancaire de proximité

Face à l’accroissement considérable des opérations à traiter, certains métiers bancaires connaissent une transformation profonde (Gadrey, 1994a ; Brun-Hurtado, 2005). C’est notamment le cas des métiers administratifs qui consistent à enregistrer et contrôler les opérations bancaires réalisées. Pour faire face à ces nouveaux besoins, de grands centres administratifs se constituent et sont progressivement informatisés. La conception des produits est également concernée par cette rationalisation. Les banques développent une production de masse de quasi-produits à partir de systèmes centralisés, afin de réaliser autant que possible des économies d’échelle (Gadrey, 1994a, p. 31). Ce sont ces évolutions qui conduisent généralement à considérer que les années 1960 et 1970 correspondent à une première phase d’industrialisation de l’activité bancaire.

Il nous semble que cette lecture est abusive. L’industrialisation comprise comme recours à une production de masse de produits standardisés à l’aide d’une organisation mécaniste, ne peut s’appliquer à l’ensemble de l’activité bancaire. Elle est une réalité pour les activités de back office – celles que nous venons de décrire. En revanche, l’activité des banquiers en contact avec la clientèle, le front office, demande à être distinguée.