§2. Évolution du contexte et remise en question de l’efficacité de l’organisation bancaire

Les années 1980 se caractérisent par trois grands chocs (sur la demande, la réglementation et la technologie) (Scialom, 1999) qui conduisent à une remise en cause profonde de la manière dont les banques considèrent leur activité de banque de détail. Ces trois chocs ou « trois D » (désintermédiation, déréglementation, décloisonnement) (Dressen & Roux-Rossi, 1996) traduisent un retrait de l’État à la fois comme acteur (les vagues de privatisations débutent en 1986) et comme régulateur (à partir de la loi bancaire de 1984 qui a pour but de favoriser le développement de la concurrence). Cette loi supprime notamment la distinction banque de dépôt – banque d’affaire laissant la place au modèle de la « banque universelle », et met l’ensemble des établissements bancaires en concurrence bien que les établissements coopératifs conservent des avantages. Elle sera également suivie par la fin de l’encadrement du crédit en 1985-1986.

Ce retrait de l’État et cet accroissement de la concurrence se font dans un contexte économique délicat pour les banques. Leur modèle économique est fortement mis à mal à partir du début des années 1980 jusqu’au milieu des années 1990. Il nous semble possible de regrouper ces difficultés qui conduiront les banques à transformer leurs relations avec la clientèle de particuliers, en trois grands types.