§3. Une transformation du paradigme bancaire

La situation nouvelle du secteur bancaire va se traduire par deux principales conséquences. La première est la restructuration du secteur bancaire afin de réaliser des économies d’échelle. Le nombre d’établissements de crédit passe ainsi de 2 152 en 1987 à 880 en 2004. Cela tient à la fois aux fusions au sein des réseaux coopératifs244 et aux prises de contrôle de certains réseaux par d’autres dans le but de rationaliser leur maillage territorial245.

La seconde conséquence concerne les emplois bancaires. En 1978, le rapport Nora-Minc redoute ainsi que ce secteur ne devienne la « sidérurgie de demain ». Bien que la réduction des emplois bancaires soit une réalité, elle reste limitée. Le nombre d’employés de banque passe de 434 510 en 1987 à 409 041 en 2000 (Brun-Hurtado, 2005). Toutefois, et c’est ce qui explique la réduction limitée de leur nombre, les emplois bancaires ont connu une redéfinition en profondeur avec un fort développement de la dimension commerciale et de la performance individuelle (Gafmeyer, 1992 ; Courpasson, 1995a & b, 2000 ; Dressen & Roux-Rossi, 1996 ; Brun-Hurtado, 2005 ; Pastré 2006).

Ces évolutions font l’objet de différents types d’explications. Selon nous, elles résultent d’une transformation fondamentale du paradigme bancaire.

Notes
244.

 De 1985 à 2005, les Caisses d’épargne passent de 468 caisses régionales à 30, le Crédit Agricole de 95 à 41 et les Banques populaires de 42 à 20 (Pastré, 2006).

245.

La BNP prend le contrôle de la Banque de Bretagne en 1989, le CCF de la Banque de Savoie (1993), de la banque Dupuy de Parseval (1995), de la Société marseillaise de crédit (1998) et de la Banque Hervet (2001), et la Société Générale celui du Crédit du Nord en 1997 (Pastré, 2006).