§3. Des difficultés d’usage sources de profits ?

Les porte-parole des différents établissements de crédit l’affirment : un professionnel n’a aucun intérêt à conduire son client au surendettement. Cette affirmation est incontestable en cas de procédure de rétablissement personnel ou d’effacement de dettes, et très probable dans le cadre d’un plan conventionnel de remboursement. Toutefois, entre une situation sans difficultés bancaires et le surendettement, l’éventail des situations possibles est vaste.

Il nous semble plus précis de reformuler l’affirmation précédente de la manière suivante : un établissement de crédit n’a aucun intérêt à voir un de ses clients se trouver dans l’impossibilité d’honorer ses engagements. En revanche, tant qu’il peut en supporter le coût, le fait qu’un client soit confronté à des difficultés est une source de revenus pour les établissements de crédit. Leurs pratiques se développent dans une logique qui s’apparente alors à celle de la « banque à l’acte » (Rivaud-Danset, 1995). Tant que l’évaluation adossée aux bases statistiques de la banque indique que le niveau de risque du client est supportable, les termes du contrat en cas d’incident s’appliquent : frais de rejet, pénalités de retards, etc. Lorsque le niveau de risque atteint un certain seuil, l’établissement interrompt la relation et enclenche la procédure de recouvrement.