L’une des premières manifestations de difficultés bancaire est le fait pour un emprunteur de rencontrer des difficultés pour assumer ses mensualités. Face à ce type de situation, l’établissement de crédit peut apporter une réponse aux problèmes de son client : le rachat de crédit.
Il s’agit de regrouper les différents crédits en cours en un seul afin de réduire le montant des mensualités par l’allongement de la période de remboursement. Si cette réponse peut avoir un effet positif en allégeant la charge mensuelle de remboursement, elle présente deux limites. D’une part, elle n’est offerte qu’aux clients pour lesquels l’évaluation du niveau de risque après consolidation est satisfaisante. D’autre part, cette évaluation ne suppose pas nécessairement la mise en œuvre d’un copilotage particulier, inscrivant alors pleinement ce produit dans la stratégie commerciale de l’établissement. Toutefois, ce constat ne remet pas en cause la pertinence de l’outil ; il en souligne simplement les limites qui sont celles inhérentes à la relation bancaire telle que nous l’avons décrite. En l’absence de copilotage, soulager la charge des mensualités à court terme par un seul crédit peut s’avérer contreproductif pour l’emprunteur (encadré 37).
Le rachat de crédit n’est pas une bonne ou une mauvaise solution en soi. Cela dépend de ses caractéristiques. C’est ce qu’illustre l’analyse de l’association Belge de défense des consommateurs, Test-Achat (2007) à partir d'une situation concrète (tableau 15).
L’une des solutions possibles est de refinancer le prêt amortissable (soit 8 233 euros avec l’indemnité de remboursement anticipée) à un taux de 7,25 % sans modifier la durée de remboursement, de conserver le crédit voiture tel qu’il est, et de refinancer le crédit revolving toujours au taux de 7,25 % mais pour une durée de 24 mois afin de réduire le montant des mensualités (tableau 17).
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En l’absence de copilotage, le rachat de crédit n’est qu’un outil de plus destiné à rentabiliser la relation même s’il peut apporter une réponse au besoin du client304.
Il serait d’autant plus efficace si le rachat de crédit se doublait d’une véritable négociation des termes des différents crédits en cours comme c’est parfois le cas dans le cadre d’action des médiateurs de dettes en Belgique ou des expérimentations telles que les Points Passerelle ou Parcours Confiance en France. Ces éléments sont analysés au cours du chapitre suivant.