A. Des expérimentations aux caractéristiques proches

Pour réduire une possibilité de copilotage de qualité, deux voies sont possibles : la voie partenariale ou la voie dédiée.

1. L’approche partenariale des microcrédits personnels

La voie partenariale consiste pour l’établissement de crédit à déléguer une partie de la relation à un partenaire. Les expérimentations de microcrédits personnels encadrées par le Fonds de cohésion sociale (FCS)371 en sont une bonne illustration (encadré 46). Destiné à permettre un accès approprié au crédit, ils sont distribués dans le cadre d’un partenariat entre établissements de crédit et acteurs sociaux publics ou privés, notamment associatifs. Les seconds réalisent l’évaluation de la situation puis l’accompagnement une fois le prêt octroyé par l’établissement.

Encadré 46 : Les microcrédits personnels
Inspirés notamment par le partenariat initial entre le Crédit Mutuel Midi-Atlantique et le Secours Catholique suite à la catastrophe d’AZF372. Ces microcrédits permettent de financer des besoins liés à la mobilité (achat ou réparation de véhicules), la formation, le logement, la cohésion familiale, etc. Il s’agit de petits prêts garantis pour moitié par le FCS, d’un montant allant généralement de 300 à 3 000 euros, avec un taux d’intérêt proche des taux du marché et n’excédant pas, autant que possible, 8 %.

L’objectif de cette démarche partenariale est de maintenir une relation personnalisée depuis l’octroi du prêt jusqu’à son remboursement complet. La collaboration entre acteurs financiers et acteurs sociaux rend cela possible en laissant le temps nécessaire aux clients et à l’accompagnateur pour que soient mises en œuvre les différentes proximités (géographiques, cognitives, sociales, culturelles) nécessaires à l’établissement de relations de confiance.

En évaluant l’impact des microcrédits dans le cadre de l’expérimentation du Secours Catholique, nous avons constaté qu’au-delà de l’accès au crédit, ces clients dont les banques se seraient détournées voient souvent leur inclusion bancaire s’améliorer (annexe 4). C’est potentiellement le cas, notamment au Crédit Mutuel, lorsque qu’un banquier en agence est en charge du suivi bancaire des remboursements et du fonctionnement des produits complémentaires. Néanmoins, les contraintes de la prestation de services bancaires « classiques » peuvent venir perturber le déroulement de la relation entre le banquier, le client et l’accompagnateur (Gloukoviezoff & Palier, 2008).

Notes
371.

Le Fonds de cohésion sociale est un fonds de garantie destiné aux microcrédits personnels et professionnels. Il a été mis en place le 18 janvier 2005 par la loi n° 2005-32 de programmation pour la cohésion sociale. Géré par la Caisse des Dépôts et Consignations, il est doté de 73 millions d’euros sur cinq ans.

372.

Le Crédit Mutuel Midi-Atlantique et le Secours Catholique ont établi des partenariats suite à la catastrophe d’AZF en 2001 pour venir en aide aux sinistrés qui devaient attendre longtemps pour être indemnisés. Dans un premier temps, il s’est agi de prêts destinés aux artisans pour permettre le redémarrage d’une activité professionnelle puis cette activité s’est étendue au financement de besoins personnels avec la signature d’une convention en octobre 2004. Dans le cadre de ce partenariat, les personnes obtiennent un prêt de la part du Crédit Mutuel et ont la possibilité d’ouvrir un compte au sein d’une de ces agences. L’évaluation et le suivi sont réalisés par les bénévoles de l’association en collaboration avec les banquiers en agence.