B) Histoire de l’organisation sociale des pratiques d’aide à autrui

Si, dans l’Antiquité grecque et romaine, certaines institutions (au sens large : organisations, lois, rites collectifs…) avaient ce que l’on appellerait aujourd’hui une fonction “d’aide sociale”, on ne peut à proprement parler de système d’aide à autrui. Colette Bec et Yves Lochard évoquent cette « pluralité de traditions » antérieures à la charité médiévale :

‘« En premier lieu l'Antiquité grecque où nulle part ailleurs la “maxime de justice et de moralité publique ne fut largement appliquée qu'à Athènes pendant les quatre ou cinq siècles antérieurs à l'ère chrétienne”. Ensuite Rome dont le panem et circenses, purgé de sa dimension festive et oppressive, est rétabli dans sa fonction sociale de secours à la plèbe. » (1989, p. 40) ’

Les jeux romains jouaient certes un rôle de redistribution des richesses à la plèbe par le don de repas, mais n’étaient pas principalement considérés comme une action de bienfaisance vis-à-vis des pauvres. C’est avec la charité, portée par le christianisme, que l’assistance aux pauvres, aux malades, aux handicapé-e-s, devient un devoir moral institutionnalisé, et qu’il est identifié en tant que tel. Un système d’aide à autrui, visant explicitement cette fonction, est alors élaboré ; il repose sur l’éthique de la charité et se met en œuvre au travers d’une organisation sociale des secours.