c. Le monde lexical de la classe 3

Formes représentatives de la classe 3 (Givors)
Formes représentatives de la classe 3 (Givors)

La classe 3 représente 22,3% du corpus pris en compte dans l’analyse.

Dans cette troisième classe, il est plus particulièrement question du public accueilli par les intervenants sociaux que nous avons interrogés : les mots femme, famille, fille, homme, jeune, mère et enfant montrent que la classe 3 concerne la population rencontrée par les participant-e-s, et ses caractéristiques. Dans ce monde lexical, les « personnes » deviennent des acteurs situés socialement, par leur sexe, leur statut familial, leur âge (an+). Les aidé-e-s ne sont plus des individus indéfinis quant à leur statut social, ce qui montre que la perspective adoptée n’est pas la même : la dimension sociale est intégrée au discours rassemblé dans cette classe, et le fait que les conditions de vie (logement) soient abordées nous permet de rapprocher cette classe du discours sur la visée du travail sous l’angle d’une perspective sociale, mise en lumière lors de l’analyse de contenu.

Ces acteurs sociaux se caractérisent principalement, ce qui n’est guère surprenant, par les problèmes qu’ils rencontrent. L’analyse réalisée par le logiciel Alceste fait ressortir que le mot problème est principalement associé, dans cette classe, aux mots alcool et santé. D’autre part, mois est rattaché aux termes RMI et assédics. Ainsi, une partie de la population de Givors fait appel aux intervenants sociaux interrogés en raison de problèmes d’alcool, de chômage, de logement… Le discours est ici davantage pragmatique, il se centre sur des problèmes concrets vis-à-vis desquels une solution doit être trouvée : la présence du verbe connaître peut alors être expliquée par le fait que les connaissances des aidant-e-s sont envisagées comme un outil pour trouver des solutions. Il s’agit, dans cette perspective, de permettre aux aidé-e-s de retrouver ce qu’ils ou elles ont perdu : un travail, un logement, la santé… L’ensemble de ces éléments rappelle fortement la manière dont Erving Goffman (1968) décrit le schéma de réparation.

Cette classe présente donc les traits suivants :