a. L’aide à l’insertion professionnelle

Classe 2 de l’analyse Alceste des entretiens conduits à Rillieux-la-Pape
Classe 2 de l’analyse Alceste des entretiens conduits à Rillieux-la-Pape

Cette classe (21,6% du corpus pris en charge dans l’analyse), dont le contenu est très explicitement centré sur la question de l’emploi, trouve évidemment son ancrage sociologique dans le groupe des conseiller-e-s en insertion (Khi2 = 966.36), et plus particulièrement, ce sont celles/ceux intervenant dans le cadre de mesures “PLIE seul”170 (Khi2 = 907.09), et au sein de l’ANPE qui contribuent largement à cette classe. Leur activité est en effet davantage tournée vers l’insertion professionnelle que celle des CI ayant dans leurs attributions des mesures ASI. Les entretiens de Mme I. (Khi2 = 484.61) et Mme R. (407.17) ont le poids le plus important, vis-à-vis des autres participant-e-s, ceux de M. S. et Mmes K. et M. apparaissant également dans les variables de la classe. N’y figurent par contre aucun des entretiens des AS.

Les formes représentatives de la classe concernent toutes la question de l’emploi ou de la formation (trouver un travail ou entrer en formation sont les « sorties positives », celles qui traduisent la réussite de la mission des conseiller-e-s en insertion, du point de vue institutionnel). Les ateliers de recherche d’emploi, entre autres « prestations », les étapes sont autant d’éléments qui jalonnent le « parcours » du « public en insertion ».

Les « référents de parcours », c’est-à-dire le/la conseiller-e-s en insertion désigné-e comme interlocuteur/trice privilégié-e de l’aidé-e, peuvent proposer des actions, « prescrire » ou conseiller des prestations, au regard de la situation de la personne :

‘« Et effectivement, lors de chaque entretien, on peut prescrire des... Des ateliers de recherche, enfin des prestations de recherche d'emploi, les accompagnements euh... Pour des choses un peu plus spécifiques, euh... Enfin toutes les mesures, toutes les prestations, toute la panel de prestation de services qu'on a. » (Mme K., CI)’

Par ailleurs, les personnes peuvent être orientées vers des structures d’insertion (associations intermédiaires, chantiers d’insertion) proposant des emplois dans le cadre de « contrats aidés » :

La présence du terme « français » est liée au fait qu’une population de personnes d’origine étrangère est reçue par ces praticien-ne-s. Ils/elles sont donc « positionné-e-s » sur des cours de français, afin d’avoir une maîtrise de la langue française.

Cette deuxième classe a un poids plus restreint, vis-à-vis de la première, dans le corpus analysé du fait que, si le discours sur l’aide relationnelle est partagé par les AS et les CI, l’activité d’aide à l’insertion professionnelle est par contre plus spécifique aux conseiller-e-s en insertion. Les assistant-e-s de service social, dans leurs missions, jouent moins ce rôle. Aussi est-il logique que la verbalisation de cette activité ait une part plus restreinte dans l’ensemble du corpus analysé.

Cette classe correspond en partie à la deuxième classe repérée dans le corpus givordin (2G), par la centralité de la question de l’emploi ; les termes « travail », « professionnel » sont communs. Nous verrons par ailleurs ultérieurement que la quatrième classe repérée dans les données rillardes (4R) se rapproche également de la deuxième classe givordine. Cette dernière semble donc s’être divisée en deux classes distinctes dans l’analyse de ce corpus (le dendrogramme indique d’ailleurs leur proximité), contrairement à la thématique de l’aide relationnelle qui se trouve ici regroupée en une seule classe, alors qu’elle se répartissait entre les classes 1 et 4 dans les données givordines.

Notes
170.

M. S. nous explique le contexte et les critères de ces mesures : « Moi mes 85 personnes ils sont dans le PLIE, le plan local d'insertion par l'économique. Y'a cinq critères d'entrée : être au RMI, euh... Être demandeur d'emploi longue durée, parents isolés, travailleur handicapés et avoir moins de 26 ans. Et plus de 50 ans. 26, ou plus de 50 ans, c'est pareil. Enfin voilà, c'est ces critères. D'accord ? Sur ces... Sur ces bénéficiaires j'ai deux parties, j'ai une partie, on appelle ça PLIE seul, je vais vous expliquer, ça va venir, et une partie RMI - PLIE. Ça veut dire que j'ai une partie qui est financée par le conseil Général, et ça c'est les RMIstes, et tout le reste, sauf les moins de 26 ans bien sûr parce que c'est la mission locale, tout le reste c'est que du PLIE seul. »