c. Le contexte des missions : politiques d’action sociale

Classe 4 de l’analyse Alceste des entretiens conduits à Rillieux-la-Pape
Classe 4 de l’analyse Alceste des entretiens conduits à Rillieux-la-Pape

Dans cette quatrième classe (4R, 8,4% du corpus pris en charge dans l’analyse), un certain nombre de termes sont communs aux formes représentatives repérées pour la deuxième classe givordine (2G) : « général, conseil, social, assistant ». Le contenu de cette dernière (2G) semble donc s’être répartie entre les classes 2R et 4R.

Cette classe est, comme la première, mixte dans la composition de ses contributeurs et contributrices. Les participant-e-s dont les entretiens sont repérés comme variables de la classe appartiennent aux deux groupes de professionnels : 3 CI (Mme O., M. S., Mme P.) et 2 AS (Mme J., Mme C.) y participent de manière significative. Néanmoins, c’est surtout Mme O. qui contribue à cette quatrième classe (Khi2 = 790.77). Etant, avec M. S., missionnée sur des mesures « PLIE seul » (donc plus axées sur l’insertion professionnelle), cette variable caractérise également la classe (Khi2 = 169.87). L’analyse thématique nous avait déjà permis de voir que cette participante développait davantage la question du cadre institutionnel dans lequel s’inscrivent les pratiques : ce dont il est principalement question, dans cette classe, c’est de ce contexte institutionnel, comprenant des enjeux de financement (pour les CI) et des enjeux politiques (pour les AS).

La question du financement des associations au sein desquelles travaillent les CI apparaît très clairement dans la classification hiérarchique ascendante qu’opère le logiciel Alceste :

Le Conseil Général, l’Europe sont des financeurs qui exigent des bilans rendant compte de l’activité de ces structures :

La présence du mot « bouche » dans les formes caractéristiques de cette classe, étonnante au premier abord (on se demande ce que ce terme très concret vient faire au milieu d’un discours sur les politiques d’action sociale), s’explique en constatant qu’elle est en lien avec l’importance du partenariat (cf. « réunion »), de la communication au sein du réseau qui permet à ces structures que leur soient adressé-e-s des « bénéficiaires » :

‘« - INT : donc les personnes viennent soit par le biais de ces permanences, soit orientées par des partenaires c'est ça ?
- Mme P. : voilà, orientées par l'ANPE, par les assistantes sociales, euh oui, après y a tout un relais, on a cette chance-là, tout un maillage qui fait que euh les personnes sont orientées, ou bouche-à-oreille ou par connaissance. » (Mme P., CI)’ ‘« Je vous dis, on a un très fort partenariat ici avec toutes les structures, tous les dispositifs donc euh... Et les personnes... Bon y'a le bouche-à-oreille qui... Par moment il est des personnes qui viennent... Euh... Qui viennent... Qui veulent être suivies euh... Par moi. » (M. S., CI)’

C’est donc ce « bouche-à-oreille » qui contribue à ce que l’activité des CI soit développée.

Le terme de « polyvalence » est lui issu des entretiens des assistantes sociales (qui travaillent dans le cadre de la polyvalence de secteur, celle-ci s’opposant à un cadre d’intervention spécialisé pour un public spécifique).

Cette classe regroupe donc les propos tenus sur le cadre, dans ses dimensions institutionnelle et politique (dans le sens des politiques d’action sociale), dans lequel s’inscrivent les missions qui contribuent à définir la pratique. Les CI développant davantage ces aspects, comme nous l’avons précédemment observé dans l’analyse thématique, il est logique que cette classe soit plus proche de la classe 2R (qui trouve son ancrage sociologique dans le groupe des CI) que des classes 1R et 3R caractérisant plutôt les AS.