Comme nous l’avons signalé, en tant que véritable tradition orale, la chanson des origines appartenait à tout le monde, elle circulait dans le patrimoine collectif tout en s’enrichissant des circonstances d’exécutions nouvelles. Cette chanson des premières époques faisait partie du patrimoine commun, et n’appartenait en propre à personne. L’on savait rarement qui était l’auteur des paroles, et encore moins qui en avait composé la mélodie ou le timbre. Certes l’artiste chantait, mais les chansons qu’il interprétait étaient le plus souvent des adaptations de chansons apprises ailleurs, partageant ainsi avec son public le fruit d’une création collective souvent vieille de plusieurs décennies. Par la suite, l’évolution des pratiques artistiques liées à la chanson construit progressivement une distribution nouvelle des acteurs et complexifie par là même la notion d’ « auteur »79 de chanson.
« auteur » entre guillemets parce qu’employé dans un sens très générique, la notion sera explicitée dans ce paragraphe.