2. Présentation

Nous avons mentionné en première partie la difficulté, pour des auteurs qui s’intéressent à la chanson, de légitimer l’intérêt qu’ils peuvent porter à cette expression, certes reconnue comme relevant de deux arts nobles, la poésie et la musique, mais le plus souvent identifiée comme l’incarnation de leur versant pauvre, mineur, populaire, etc. D’ordinaire, les auteurs s’en sortent par des légitimations d’ordre historique, sociologique, ou littéraire, qu’ils empruntent ailleurs, dans leur discipline. Notre projet de recherche ne nous permet pas de valider ce genre de légitimation, et bien que convaincue de l’intérêt sémiotique de l’étude de l’objet, les travaux qui le concerne dans notre discipline sont encore expérimentaux, et trop peu nombreux, pour nous permettre d’y puiser une légitimité scientifique. Nous avons donc cherché à pallier en partie ce manque à travers le choix de notre corpus. En effet, il nous semble important de nous assurer pour le moins que les objets que nous nommons « chansons », sur lesquels nous proposons de travailler soient reconnus comme tels ailleurs que dans notre travail, dans une démarche qui soit identique à la nôtre. C’est la raison pour laquelle nous avons opté pour un corpus d’objets correspondant aux différentes exigences que nous avons posées, et construit par une entité quasi institutionnelle ou tout au moins officielle : Le Hall de la Chanson.