Le son enclenche des perceptions qui ne sont d’aucun sens particulier, empruntant le canal d’un sens ou d’un autre sans que leur contenu ou effet ne soient enfermés dans les limites de ce sens. C’est ce que Chion nomme les « perceptions trans-sensorielles ». Certaines caractéristiques du son sont plus aptes que d’autres à les déclencher : le rythme se pose comme la dimension trans-sensorielle de base, dans la mesure où on le perçoit dans l’ensemble du corps, et ce dès la vie prénatale ; la texture et le grain du son sont également des catégories trans-sensorielles, dans la mesure où elles restituent les qualités les plus tangibles des objets. L’on retrouve dans cette notion de trans-sensorialité la conception de Fontanille de l’« enveloppe sonore […] qui marque l’intimité entre soi et la sensation de l’expérience du son ».215
Fontanille, Ibid. :85.