Introduction Générale

La simulation d’environnements est devenue plus qu’une pratique en psychologie cognitive, elle lui sera bientôt indispensable et constitue déjà un véritable champ d’étude.

Le Doctorat préparé s’inscrit dans le cadre des thèmes de recherche sur la mémoire et la perception, appliqués à l’étude des impacts environnementaux des transports.

S’il est vrai que les techniques de simulation contemporaines permettent chaque jour de se rapprocher davantage de la réalité et constituent un outil majeur pour les recherches sur l’évaluation de la perception des effets environnementaux des transports, il est cependant fondamental de s’interroger sur leurs apports et sur leurs limites, afin d’assurer une plus grande pertinence de leur utilisation.

La problématique de ce travail de recherche est donc de tenter de définir quelles sont les simulations les mieux adaptées à l’étude de la perception des impacts environnementaux des transports. Elle s’inscrit dans le cadre du développement et de la validation du Laboratoire d’Évaluation et de Simulation de l’Environnement (LSEE), équipement rattaché au Laboratoire Transports et Environnement de l’INRETS de Lyon - Bron.

Le premier objectif est de valider les différents types de simulation pouvant être utilisés dans le laboratoire, et de définir leurs champs d’application. Le but est de déterminer si l’outil permet ou non de rendre compte fidèlement, d’un point de vue perceptif, d’une réalité donnée.

Ensuite, plus généralement, dans une perspective appliquée et à long terme, l’intention est de permettre d’anticiper les réactions des riverains potentiels vis-à-vis des aménagements aux abords des infrastructures de transport.

D’un point de vue théorique, il est donc nécessaire d’étudier les activités cognitives impliquées dans la perception de l’environnement dans ce contexte expérimental, et de vérifier l’adéquation des réactions et comportements dans le milieu simulé avec les réactions et comportements en milieu réel, au travers de différents types de tâches (mnésique, attentionnelle, ou de jugement hédonique).

De plus, l’étude de la perception de l’environnement virtuel implique de prendre en compte différents aspects fondamentaux, tels que les concepts de présence, d’immersion et le fait de percevoir comme étant réel ce qui est une représentation de la réalité.

Enfin, mieux comprendre les mécanismes de perception mis en jeu dans un environnement semi-virtuel bimodal, devait permettre de mieux appréhender les processus cognitifs à la base de la perception et de l’évaluation des environnements multimodaux.

Définir les aspects de l’environnement simulé qui induisent une perception en tant que « réel », devrait permettre de comprendre et préciser les processus perceptifs, mnésiques et évaluatifs mis en jeu.

Notre investigation bibliographique et théorique s’articule donc autour de quatre chapitres : tout d’abord nous nous intéresserons au concept qui nous est apparu comme fondamental pour ce travail : le concept de Présence. Puis nous étudierons les mécanismes que nous avons supposé être impliqués dans l’émergence du sentiment de Présence, pour ensuite aborder les thèmes de la perception de l’environnement et de l’évaluation des impacts environnementaux des transports. Enfin, nous présenterons les environnements Virtuels et leurs différentes applications.

Finalement, nous exposerons le travail expérimental qui a été mené.

Pour répondre aux différents objectifs de ce doctorat, nous avons tenté de comparer les réactions explicites et implicites que provoquent les différents niveaux de simulation (film vidéos, films de réalité augmentée et film de réalité virtuelle), ceci en laboratoire mais aussi in situ, dans la réalité.