1.1.1. Différentes conceptions de la notion de présence

1.1.1.a. Les conceptions ergonomiques

On recense plusieurs types de conception de la Présence, dont certains s’apparentent à des notions d’ergonomie. Par exemple pour Zeltzer (1992), l’illusion ou le sentiment de présence est essentiellement lié aux propriétés de l’interface : le sentiment de présence serait plus fort dans un environnement immersif, c'est-à-dire qui entoure l’individu au sens physique du terme. De plus, ce sentiment serait d’autant meilleur que l’interface serait similaire ou proche du monde réel, autrement dit, il dépendrait du réalisme de la simulation.

Dans cette perspective, la présence serait donc liée à l’immersion et au réalisme.

Une décennie plus tard, Slater affirme (cité par Waterworth & Waterworth, 2003) que pour régler les problèmes de compréhension et de définition des concepts liés aux Environnements Virtuels, il est tout à fait possible de considérer la présence comme le produit d’un niveau élevé de l’immersion, conditionné par la technologie. Cependant, il n’existe que quelques travaux sur le lien entre immersion et présence, et ceux-ci ne permettent pas de répondre aux questions sur la nature de ce lien, ou encore des interactions ou même du sens de ces interactions entre les deux notions (d’après Burkhardt, janvier 2005).

De plus, selon les données empiriques (Burkhardt, UTC janvier 2005) le niveau d’immersion, tel qu’il est décrit dans le langage commun, évalué à l’aide de questionnaire, n’aurait aucun effet sur les performances dans les tâches réalisées dans les environnements virtuels.

Mais la présence nous paraît être une notion plus pertinente que celle d’immersion, car elle ne dépend pas uniquement de l’interface. La Présence semble, a priori beaucoup plus dépendre, ou résulter, de la cognition de l’utilisateur ou de l’observateur. Il nous semble particulièrement intéressant de nous interroger sur ce qui participe à l’émergence de ce sentiment de Présence, comme par exemple la « fidélité psychologique ».