3.4. Interactions entre le milieu et le participant pour l’étude des impacts environnementaux des transports

Comme nous avons pu le voir plus avant (voir chapitre 1 section 1.1.1.b) la littérature sur l’émergence des sentiments de présence et d’immersion révèle que l’interaction du sujet avec l’environnement virtuel serait essentielle et nécessaire. Parallèlement, l’étude que nous avons menée en 2004 sur le temps de présentation d’une séquence audiovisuelle pour induire un sentiment d’immersion, nous a permis de mettre en évidence le fait suivant : lorsque aucune consigne particulière n’est donnée autre que celle de s’« imaginer être chez soi, et habiter l’endroit représenté par la simulation», les participants (+ de 80%) imaginent spontanément réaliser une activité concrète, le plus souvent dans une situation les faisant interagir avec l’environnement : ouvrir les volets ou les rideaux, ranger, prendre un repas, visiter les lieux dans l’optique d’un emménagement, etc… (Guérin-Presselin, 2004).

L’interaction effective avec l’environnement ne serait donc pas indispensable. Imaginer une tâche qui nécessite l’interaction avec l’environnement pourrait être suffisant. En effet, comme nous l’avons expliquer dans le chapitre 2, section 2.2 ., l’entraînement par imagerie mentale améliore les performances procédurales et facilite l’apprentissage de gestes spécifiques (Koenig 1992). De même, il a été démontré (Kosslyn 1995) que les zones cérébrales impliquées dans la réalisation effective d’une tâche, sont aussi impliquées dans la visualisation mentale. De plus, l’observation d’une activité réalisée par autrui mobilise les mêmes neurones que si nous la réalisions nous-même. Ainsi, nous faisons l’hypothèse que : imaginer interagir avec l’environnement virtuel engendre l’immersion dans celui-ci et facilite l’émergence du sentiment de présence.