4.2.2. Les applications thérapeutiques

4.2.2.a. Psychologie et Thérapies Cognitives et Comportementales

Les thérapies cognitives et comportementales (ou TCC) sont avant tout basées sur les théories de l’apprentissage, c’est-à-dire sur :

- Le conditionnement classique (ou pavlovien) (Pavlov, 1963) qui a pour effet de mettre en place les réponses du système nerveux végétatif. Il explique l’ensemble des réponses émotionnelles physiques : un stimulus neutre, comme une image ou un son, induit automatiquement une réaction émotionnelle ;

- Le conditionnement opérant (Skinner, 1971) qui décrit le développement et le maintien des réponses motrices et verbales : l’organisme opère sur l’environnement, et les conséquences de son action le conduisent à modifier son comportement ;

- La théorie de l'apprentissage social qui procède par imitation de modèles (Bandura, 1977) : le patient s'inspire du modèle pour donner sa propre version, plus ou moins technique.

Les thérapeutes, (par exemple Strora 2004, ou Lespinasse & Perez 1997) se sont saisis des possibilités de créations de contextes et d’interactions qu’offrent les environnements virtuels et/ou les jeux vidéos, en y considérant un outil pour le diagnostic, la thérapie, la réhabilitation et l’évaluation. Par ce biais, ils ont véritablement contribué au développement de nouveaux environnements virtuels et à la généralisation croissante de leurs utilisations. Ainsi, les TRV (Thérapie par Réalité Virtuelle) font maintenant partie des TCC.

Conditionnement classique et conditionnement opérant contribuent à maintenir les troubles anxieux. Afin de réduire ce trouble et d’encourager les situations d’affrontement, le principe le plus classsiquement utilisé en TCC est la thérapie d’exposition aux situations provoquant l’anxiété (Wolpe, 1969, Marks 1987).

Les principes des thérapies d’exposition traditionnelles requiert une exposition progressive, prolongée et complète du patient aux situations anxiogènes. Cette exposition se pratique suivant différents types exposés par Cottraux :

- Désensibilisation systématique : Le sujet relaxé suit une présentation hiérarchisée de stimuli imaginaires de plus en plus intenses. Le sujet affronte dans la réalité les situations qui sont cependant désensibilisées (ayant perdu leur caractère anxiogène).

- Désensibilisation in vivo : Le sujet relaxé affronte par étapes la situation redoutée en réalité.

- Exposition graduée in vivo : Le sujet n’est pas relaxé et affronte par étapes la situation redoutée dans la réalité.

- Modeling de participation : Le thérapeute précède le sujet dans la situation réelle, il l’accompagne, lui sert de modèle, puis le guide et l’encourage pour le renforcer dans son affrontement de la situation.

Immersion in vivo : Le sujet est immergé en réalité dans la situation anxiogène au niveau maximum d’intensité, jusqu’à ce que son angoisse soit dépassée, ou « s’éteigne » (Trois quart d’heure minimum d’exposition).

Cependant il existe de nombreux obstacles à la réalisation de ces technique de désensibilation telles que : le fait que certains patients ne peuvent imaginer la situation anxiogène en question (d’ailleurs il existe pour la plupart une véritable aversion et une impossibilité de réaliser l’exposition in vivo), la difficulté pour le thérapeute d’imginer lui même la situation à partir des dires du sujet, les moyens techniques ou matériels, la dangerosité réelle de certaines situations. Ainsi les Thérapie par Réalité Virtuelle (ou TRV) aide a créer un contexte spécifique et peuvent être utilisées pour surmonter certaines de ces difficultés ou du moins constituer un pallier supplémentaire dans les thérapies.

Entre la psychologie utilisant les TCC et la neuropsychologie, les TRV trouvent encore une autre utilité, celle de la rehabilitation cognitive. On peut définir cela comme « le processus thérapeutique d’accroissement ou d’amélioration de la capacité d’une individu à traiter et utiliser l’information entrant de façon à permettre un fonctionnement augmenté dans la vie quotidienne. » (Sohlberg & Mateer, 1989).