6.3.1.d. Procédure expérimentale

Les passations se sont déroulées dans une salle d’expérimentation insonorisée de l’INRETS de Bron. Chaque participant était testé individuellement.

Après avoir rempli un formulaire de consentement, il était demandé au sujet de s’asseoir face à l’écran de l’ordinateur. Pour répondre, le sujet devait placer ses index sur les touches indicées par des gommettes 'M' (pour 'mot' – correspondant à la touche 'D') et 'PM' (sur la touche 'K' du clavier pour 'pseudo-mot') placées sur le clavier qui lui permettaient de donner sa réponse tout au long de l’expérience.

Une fois le participant installé, une consigne apparaissait au centre de l’écran, présentant le déroulement de l’expérience ainsi que la tâche qu’il allait devoir accomplir. Chaque participant était confronté à 176 essais expérimentaux précédés de 5 essais d’entraînement du même type que les essais tests, mais avec des stimuli différents. L’ordre des différentes conditions expérimentales était aléatoire.

Déroulement d’un essai

Pour chaque essai (voir figure 1 ci dessous), après 1500 msec d’affichage de l’image seule, un point de fixation apparaissait au centre de l’écran sur l’image pour une durée de 500 msec, puis soit un mot, soit un pseudomot, se substituait au point de fixation, toujours sur l’image. Afin de ne comptabiliser que les résultats les plus spontanés, et de façon à obliger les participants à répondre le plus vite possible, le temps de présentation des images était limité à 2 secondes (2000 msec). Au bout de ce laps de temps, la présentation affichait automatiquement l’essai suivant. Ainsi, le mot (ou pseudomot) restait affiché à l’écran jusqu’à ce que le participant ait répondu, ou au plus 2000 msec.

Figure 1 : Déroulement d'un essai
Figure 1 : Déroulement d'un essai

Nos hypothèses, formulées sur la base des effets de contexte émotionnel, étaient les suivantes:

H1. Les performances en tâche de décision lexicale sont facilitées, temps de réponse plus rapides et taux de bonnes réponses plus élevés, lorsque la connotation du mot-cible présenté est congruente avec celle de l’image associée en arrière plan.

H2. Cette facilitation doit être encore plus importante lorsque la connotation émotionnelle est négative.

H3. Les performances en décision lexicale sont facilitées lorsque le mot est présenté avec une image sémantiquement congruente, par rapport à la condition où l’image n’a aucun lien avec le mot.

H4. La facilitation des performances en décision lexicale par la congruence émotionnelle entre le mot et l’image est renforcée lorsqu’il y a en plus une congruence sémantique (ce qui correspond à une interaction entre la congruence émotionnelle et la congruence sémantique).

La validation de ces premières hypothèses confirmerait l’effet de l’activation des différentes représentations mentales liées au paysage présenté et à l’environnement suggéré, ainsi que l’effet de la congruence émotionnelle entre l’image et le mot.