6.4.1.b. Matériel et plan expérimental

Afin de pouvoir montrer l’effet du facteur 'lien' entre un film et des stimuli représentés par des images, nous avons d’abord dû sélectionner deux séquences vidéo : l’une dont le contenu serait relié sémantiquement à certains stimuli tests, l’autre dont le contenu ne serait relié à aucun des stimulus tests. Compte tenu de notre champ d’application, à savoir la perception de l’environnement avec infrastructure de transport, nous avons utilisé comme film test (c’est-à-dire celui avec lequel une partie des stimuli seraient liés) un film paysager autoroutier tourné dans le département de l’Ain, en France. La végétation y étant assez typique des paysages de la région Rhône-Alpes. En effet, cette expérimentation devait servir de pré test aux expériences principales prévues par la suite in situ au village de Druillat, ainsi qu’au LSEE. Le même film devait donc être utilisé. Le village, site de tournage (puis d’expérimentation), a été sélectionné pour répondre au cahier des charges envisagé pour les futures expérimentations (nous reviendrons sur ce cahier des charges et les conditions d’exigences de ces tests dans la partie expérience principale, chapitre 7).

Par ailleurs les mouvements dans ce film, sans changement de plan, sont peu diversifiés car seuls les véhicules, les nuages et un léger vent dans les arbres constituent l’animation. Le film « contrôle », pour lequel aucun élément ("artefactuel" ou "naturel") ne serait lié, devait être à la fois radicalement différent dans son contenu et avoir un rythme équivalent, c’est-à-dire plutôt lent. Un montage a alors été conçu à partir d’un reportage sur la banquise, pour n’utiliser que les plans les plus lents et ne comportant aucun être humain, ni aucun véhicule apparenté au domaine routier (tel un scooter des neiges). Ce montage a été réalisé sur un ordinateur Macintosh avec le logiciel 'i-movie'. Ainsi, la moitié des sujets était soumis au film test (paysage) et l’autre moitié au film contrôle (banquise).

L’ensemble des stimuli expérimentaux à catégoriser (artéfact vs élément naturel) étaient tous du même format, 375 pixels de longueur et 295 pixels de largeur, et de la même résolution de 150 pixels/pouces. Pour éviter tout biais de couleur ou toute facilitation de contexte, ces images ont toutes été détourées, et transformées pour être présentées en noir et blanc. En effet, si les images à catégoriser avaient été en couleur, les éléments naturels le plus souvent « verts » auraient pu être catégorisés plus facilement. Ce traitement a été réalisé avec le logiciel Adobe Photoshop version 7.0.1.

5 classes d’images ont été définies, en fonction du croisement de la catégorie artefact/objet ou élément naturel et du lien de l’image avec le film paysager test :

Classe 1 : artefact non relié au film paysager

Classe 2 : artefact relié au film paysager

Classe 3 : artefact relié à la situation « être chez soi, dans le salon »

Classe 4 : naturel non relié au film paysager

Classe 5 : naturel relié au film paysager

Tableau 1: Exemples de stimuli en fonction des conditions expérimentales
Tableau 1: Exemples de stimuli en fonction des conditions expérimentales

Cependant, malgré le fait que les artefacts étaient divisés en 3 classes, et les éléments naturels en 2, pour la nécessité de la tâche, il fallait nécessairement présenter autant d’items dans chacune des 2 catégories (artefact/naturel). Un participant répondant au hasard devait avoir 50% de chance de fournir une réponse correcte. Les 96 stimuli étaient donc répartis de la façon suivante : 16 images par classe d’artefacts, 24 images par classe d’éléments naturels, soit 48 images d’artéfacts et soit 48 images d’éléments naturels (cf tableau 4 ci-dessous) :

Nous avons essayé de rendre équivalents les stimuli de chaque classe en termes de familiarité, de cohérence dans l’environnement de la région Rhône-alpes ou au contraire d’incongruité selon la catégorie définie.