7.3.5. Discussion

En ce qui concerne le groupe contrôle, nous avons, conformément à nos hypothèses, observé un effet du contexte sur les tâches à réaliser. Et, si tous les résultats ne permettent pas de conclure (par exemple l’analyse des latences par sujet sur la tâche de catégorisation ne permet pas d’établir qu’il existe un effet du type de film) nous pouvons argumenter en faveur de nos hypothèses.

Concernant la tâche de catégorisation l’effet du lien entre le contexte et les images à traiter, est toujours confirmé par les analyses réalisées par sujet, tandis que les analyses réalisées par item confirment un effet du type de film (c’est-à-dire de la séquence projetée dans la fenêtre du salon expérimental du laboratoire). Ensuite, l’analyse par sujets des taux de bonnes réponses permet d’établir une interaction entre le type de séquence projetée et les performances à la tâche. Ces résultats croisés aux analyses qualitatives, on constate que la séquence la mieux perçue, et pour laquelle le sentiment de Présence est le plus élevé, est aussi celle pour laquelle les participants présentent le plus souvent les meilleures performances : il s’agit de la séquence de réalité augmentée.

Ces données nous permettent donc de définir la séquence la plus efficace pour ce groupe, mais aussi de confirmer là encore notre première hypothèse selon laquelle le sentiment d’être Présent dans une scène activent des représentations relatives à la situation simulée.

Les analyses réalisées sur les temps de détection des signaux sonores permettent la encore de confirmer notre seconde hypothèse qui est que plus le sentiment de Présence est facile à atteindre, plus les capacités attentionnelles du sujet peuvent être réengagées sur un événement étranger à la situation. En effet, les performances sont les meilleures pour la séquence de Réalité augmentée (en fait les participants s’améliorent plus que dans les autres conditions de projection), séquence pour laquelle l’intensité du sentiment de Présence dans la scène est la plus forte.

Enfin les comparaisons réalisées sur les résultats des deux groupes de sujets riverains et sous groupe contrôle apparié, permettent certes de conclure à un effet du groupe mais lorsque les analyses sont réalisées par items uniquement : les effets de groupe trouvés sont dus aux différences de rapidité des groupes. Si les performances ne sont pas exactement les mêmes, les pattern de résultats sont superposables. Les deux groupes ont globalement les mêmes types de réactions au laboratoire, face aux mêmes séquences (une seule interaction Film*groupe mise en évidence parmi toute les analyses, pour les latences sur la catégorisation des éléments naturels). Ceci nous semble être en faveur de la possibilité de pouvoir induire une mise en situation de riverain dans le laboratoire de simulation et d’évaluation de l’environnement.

En effet si l’on prend en compte tous les résultats obtenus, sur les deux groupes, tous convergent. On constate que les simulations au laboratoire permettent aux deux groupes de sujets de se sentir présents, d’activer les représentation mentales associées à l’environnement simulé, qu’il n’existe pas de différences significatives entre les observations réalisées au domicile des sujets ou au laboratoire pour les riverains, et qu’il n’existe pas non plus de différence importante attestée entre les deux groupes de sujets appariés. L’unique différence que nous pouvons mettre avant est que la séquence qui permet le mieux de recréer la situation simulée n’est pas identique pour les deux groupes. Pour le groupe riverain, la séquence vidéo est la plus adaptée, alors que pour le groupe contrôle, c’est la séquence de réalité augmentée qui induit la meilleure mise en situation.