La place de la résidence alternée

La résidence alternée n’est véritablement et officiellement possible que depuis la loi du 4 mars 2002 (n°2002-305). Elle reste minoritaire, mais on ne dispose pas de chiffres récents sur la question. Ils ne concernent pas de toute façon la population des jeunes adultes de 18-30 ans interrogés dans le cadre de ce travail. La résidence alternée s’est pratiquée de façon informelle avant cette loi, mais sa comptabilisation n’a pas été menée. Elle reste compliquée à mettre en œuvre pour les parents, car pour que le quotidien de l’enfant ne soit pas trop perturbé, elle nécessite une organisation impliquant plus de contraintes que dans le cas d’une résidence principale –par exemple aller dans une seule école. Ceci suppose que les résidences des parents soient proches, les transports en commun développés. L’exemple de la contrainte de l’unité de lieu pour la scolarité n’en n’est qu’un parmi de nombreux autres. Il en va de même pour les activités périscolaires, ou pour le recours aux soins médicaux. Ce choix de la résidence alternée suppose le maintien d’une concertation entre les deux parents.

Notons que l’alternance du domicile peut se faire sur une périodicité courte (une semaine sur deux) ou longue (une année sur deux), et qu’en plus, les arrangements sur ces temporalités peuvent évoluer. Les organisations sont donc multiples et variables dans le temps, ce qui rend d’autant plus difficile leur observation.

La résidence alternée constitue donc une organisation difficile à organiser sur le plan pratique. Elle requiert le maintien du couple parental au-delà de la rupture du couple conjugal. La variabilité de sa mise en œuvre et son absence de possibilité juridique jusqu’à une date récente en rendent l’observation difficile. Elle reste une forme marginale d’organisation sur l’ensemble des situations de séparation.