Pour mener à bien ce travail, il fallait être en mesure d’approcher les représentations des personnes sur ces questions, les enjeux sous-jacents aux pratiques. L’importance des dimensions symboliques ne pouvait être approchée qu’à partir du récit des personnes elles-mêmes. Cela a clairement été énoncé en introduction de ce travail, il s’agissait ici de se pencher en particulier sur le point de vue des descendants. Ce sont leurs représentations qui ont été analysées, un des objectifs étant de prendre la mesure des conséquences de la séparation des parents sur la socialisation de leur progéniture.
Nous avons donc travaillé dans un premier temps sur le corpus de 35 entretiens réalisés au printemps 1998 auprès d’étudiants d’Histoire de l’Art et Archéologie dans le cadre de notre mémoire de DEA. Le choix de n’interroger des étudiants d’une seule discipline reposait sur le souci d’une certaine homogénéité de la population, les dimensions à observer étant elles-mêmes très vastes. Cette campagne d’entretiens faisait suite à une enquête par questionnaire auprès des étudiants du département d’Histoire de l’Art et Archéologie de l’Université Lyon 2. Tous les niveaux, de la première année à la maîtrise (Master 1) avaient été interrogés. Les enquêtés pouvaient s’ils le souhaitaient laisser leurs coordonnées à la fin du questionnaire s’ils donnaient leur accord de principe pour participer à un entretien pour approfondir les questions générales du questionnaire. Ce dispositif présentait l’immense avantage de pouvoir sélectionner les personnes à interroger sur la base de critères contenus dans le questionnaire.
Il a ainsi été possible de sélectionner 15 étudiants issus de parents séparés, et 20 autres qui répondaient aux critères croisés de l’autre étudiante en DEA17 travaillant sur ce corpus d’entretiens (configuration de la fratrie, en particulier). L’objectif était de pouvoir comparer les jeunes adultes issus de parents séparés et les autres. Cohabitants et décohabitants ont été interrogés à part égale afin de pouvoir comparer également les comportements pour des contextes de vie différents, très structurants dans les pratiques et les représentations à cet âge.
Evelyne Labrosse.