Les difficultés liées à l’interrogation des solidarités intergénérationnelles à partir des déclarations des jeunes adultes

Si les solidarités intergénérationnelles prennent de multiples formes, qui varient suivant les moments dans le cycle de vie et le milieu social d’origine, il s’avère particulièrement difficile de les interroger au moment du processus d’autonomisation, c’est-à-dire au moment de la « jeunesse » des descendants. Il s’agit en effet d’une période où, saisie du point de vue des jeunes adultes, les aides déclarées sont minimisées car leur objectif est d’affirmer leur autonomie vis-à-vis de la sphère parentale [Pitrou, 1992, Attias-Donfut, 1995]. Au contraire, ce qui relève des petits boulots, par exemple, est majoré. Pour cette raison, les résultats présentés concernant les transferts de dons et de service à partir des déclarations des jeunes adultes sont très probablement sous-évalués. Il serait hâtif pour nous de conclure à l’absence de relation ou à des relations dégradées en cas d’absence visible par notre dispositif de circulation de ressources entre les jeunes de 18-30 ans et leurs parents. Ces dernières ont très bien pu être occultées, tout au moins pour partie, ou ne pas être saisies par notre dispositif de recueil de l’information.

En ce qui concerne la population des enfants de parents séparés, nous faisons l’hypothèse d’un processus d’autonomisation spécifique des jeunes adultes ayant expérimenté la séparation de leurs parents.