L’âge reste l’indicateur partagé sur l’aide financière des parents

Quant à la variation de l’aide parentale suivant l’âge des enfants et la situation matrimoniale des parents, il n’y a pas de différence statistiquement significative suivant que les ascendants soient ou non séparés35. Tout au plus pouvons-nous constater une légère surreprésentation de l’aide parentale aux 18-22 ans quand les parents vivent toujours ensemble, ce qui indiquerait une tendance à la prise d’indépendance financière vis-à-vis des parents séparés plus précoce que lorsque la famille est unie.

Tableau 7. Aide financière d'au moins un des parents suivant l’âge des jeunes adultes et la situation matrimoniale des parents (%)
  Parents séparés Parents mariés
  aide financière d'au moins un parent aide financière des parents
18 -22 ans 47 51
23 -30 ans 15 16
Ensemble 27 27

N=853

L’âge constituerait toujours l’indicateur principal selon lequel évoluerait l’autonomisation financière progressive des jeunes adultes, quelle que soit la situation matrimoniale des parents.

Pour résumer : Les étudiants sont ceux qui sont les plus aidés par leurs parents, lesquels poursuivent ainsi un effort éducatif qui vise également une stratégie familiale de mobilité intergénérationnelle dans l’espace social. La séparation du couple parental ne semble pas altérer cette propension à financer une certaine mobilité sociale lorsqu’ils sont étudiants.

La situation résidentielle des jeunes adultes constitue par ailleurs une dimension marquante dans l’accès à l’autonomie. Cohabitants, et dans une moindre mesure, décohabitants résidants seuls ou en colocation, sont plus aidés que ceux qui témoignent une certaine indépendance affective en résidant en couple. Il reste difficile à définir si ce sont les conditions des parents qui ont induits ce type de ménage, ou si c’est parce qu’ils y ont eu recours que les jeunes adultes en couple se seraient vus engagés à être indépendants financièrement. La séparation des parents a comme effet structurel une majoration des cohabitants aidés par un parent au moins, qui très probablement celui qui ne réside pas avec lui. Le sens de « cohabitant » est en effet modifié : il s’agit d’être encore au domicile d’un des parents, mais d’une certaine façon, décohabitant vis-à-vis de l’autre. La moindre part des jeunes adultes décohabitants aidés financièrement par leurs parents lorsqu’ils sont séparés indiquerait une prise d’indépendance résidentielle moins contrainte, qui irait de concert avec une plus grande autonomie en général, y compris financièrement.

L’âge, à la fois variable indépendante et indicateur des changements de statut qui s’opèrent, est une dimension fortement corrélée au fait de recevoir une aide financière régulière de la part de ses parents, sans distinction majeure suivant la situation matrimoniale des parents.

Notes
35.

Par ailleurs, la structure par âge de la population des enfants de parents séparés est assez proche de celle dont les parents sont mariés, les enfants de parents séparés étant apparemment un peu plus nombreux chez les plus jeunes, sans que la différence ne soit statistiquement significative. Nous pouvons considérer qu’il n’y a pas de différence probante étant donné les effectifs (voir Tableau 62 en annexe).