Comparaison entre le comportement paternel et le comportement maternel

Si l’aide parentale apparaît a priori comme un soutien familial pour lequel il est difficile de dissocier le rôle de père par rapport à celui de la mère lorsqu’ils vivent ensemble47, la séparation du couple parental met en question la répartition entre le père et la mère de cette charge financière48.

La participation conjointe des deux parents n’est pas l’attitude majoritaire. Parmi les jeunes adultes qui perçoivent une aide financière de leurs parents séparés, seul un peu plus d’un quart reçoit cette aide de la part de leurs deux parents. Ce sont les mères qui, le plus souvent, sont les pourvoyeuses de cette aide financière, les pères comme seuls financeurs venant en deuxième position49. Or, ces pères sont globalement dans une position financière plus favorable50, ce qui, comparé aux jeunes adultes dont les parents sont mariés, devrait être un critère qui favorise le fait d’aider financièrement son descendant [Cicchelli, 2001 ; Pitrou, 1992]. De plus, les cohabitants étant résidants principalement chez les mères51, l’on peut considérer qu’une part non négligeable d’entre eux est aidée « en nature » par leur mère, ce que leur père devrait être amené à compenser. Hypothétiquement, ils devraient être ainsi plus souvent aidants d’un point de vue financier, les mères assurant gîte et couvert.

Graphique 5. Origine de l'aide financière parentale lorsque au moins un des parents séparés est donateur
Graphique 5. Origine de l'aide financière parentale lorsque au moins un des parents séparés est donateur
N=49

Ces observations nous montrent que lorsqu’il y a eu séparation, les éléments structurels que sont les ressources disponibles au niveau des ascendants ne constituent que dans une moindre mesure un critère permettant d’expliquer un transfert de ressources. Il s’agit donc de trouver d’autres éléments qui soient susceptibles d’expliquer selon quelles logiques l’aide financière paternelle est accordée.

Notes
47.

Et cela même si les enquêtes qualitatives nous montrent qu’il est fréquent qu’un des parents soit plus spécifiquement dévolu à la gestion des aspects financiers du ménage suivant les milieux familiaux, en particulier lorsque l’aide financière allouée se fait en fonction des besoins et non pas à partir d’un budget établi [Cicchelli, 2001].

48.

Pour mener à bien cette analyse, nous ne prendrons en considération que les jeunes adultes dont les deux parents, séparés, sont encore vivants afin d’éviter une distorsion due à un effet de structure. Soit N = 173.

49.

Ces proportions sont sensiblement les mêmes que celles observées lors de l’étude quantitative auprès des étudiants en Histoire de l’art menée dans le cadre de notre DEA.

50.

Voir en Annexe la comparaison des revenus des parents suivant leur situation matrimoniale (Tableaux 67 et 68 p 348).

51.

Plus des trois quarts de ceux dont les parents se sont séparés avant la décohabitation habitaient chez leur mère. Voir Graphique 55 p 349 en annexe.