Variation du montant du budget alloué aux jeunes adultes selon l’histoire matrimoniale des parents.

Le montant des sommes allouées par les parents aux jeunes adultes ne constitue qu’une part des revenus des jeunes adultes, et principalement lorsqu’ils sont étudiants. Comme cela a été précisé lors de l’introduction à cette analyse des flux financiers intergénérationnels, l’objectif n’est pas de faire une évaluation précise des montants dont disposent les jeunes adultes mais de prendre la mesure de la mobilisation différenciée des ressources parentales suivant les milieux familiaux d’origine. Les montants exposés dans les analyses ne présentent ainsi qu’un intérêt comparatif, le dispositif de recueil des données n’ayant pas vocation à établir leur évaluation précise.

La répartition par classe des sommes allouées par les parents n’affiche pas de différence suivant que les jeunes soient issus de parents séparés ou de parents qui vivent toujours ensemble. Néanmoins, l’examen comparé des moyennes des aides parentales de ces deux populations nous montre que lorsque les parents donnent régulièrement de l’argent à leur descendant, le montant moyen est de 277 euros lorsqu’ils sont mariés contre 237 euros lorsqu’ils sont séparés – soit 14 % de moins. Le fait que cet écart ne soit pas perceptible lorsque l’on observe la répartition par classe provient d’une dispersion moins importante du montant des aides en provenance des parents séparés55.

Tableau 14. Montant des aides allouées par les parents suivant leur situation matrimoniale.
Tableau 14. Montant des aides allouées par les parents suivant leur situation matrimoniale.

La séparation a donc comme incidence principale, en matière de budget alloué, de diminuer l’aide en provenance des parents de 14 % en moyenne. Cet événement dans l’histoire familiale a comme effet de diminuer le rôle joué par les parents dans le processus d’autonomisation des jeunes adultes. Comme nous l’avons vu précédemment, il n’a probablement pas les mêmes implications pour toutes les catégories sociales, mais des effectifs trop restreints ne nous permettent pas de le vérifier concernant les montants.

Notes
55.

Par ailleurs, notons que la structure de tranches de salaires des pères séparés est équivalente à celle des pères mariés. Parmi les mères qui travaillent, celles séparées ont des revenus tendanciellement un peu supérieurs, sans que cela ne soit très significatif (voir Tableaux 67 et 68 en annexe). Etant données les situations de monoparentalité répandues, nous ne pouvons pas considérer qu’elles disposent pour autant d’un budget potentiel plus important à destination de l’éducation de leurs enfants.