La réception de nourriture, pas seulement une question d’âge

Ce sont les décohabitants les plus jeunes qui bénéficient le plus souvent d’une aide en nature61. Cette proportion de jeunes qui ramènent des denrées alimentaires diminue jusqu’à 22 ans pour finalement se stabiliser autour d’un tiers de bénéficiaires.

Graphique 9. Dons de produits alimentaires de la part de la mère
Graphique 9. Dons de produits alimentaires de la part de la mère suivant l'âge des jeunes adultes décohabitants.

Sous-population des décohabitants, n=557

Ces observations laissent entrevoir deux types d’organisation familiale. D’une part, celle où ce type de ravitaillement est temporaire et lié à une prise d’indépendance progressive. Claude Grignon, à propos des étudiants, y voit les caractéristiques une «‘ décohabitation forcée qui va de pair avec le maintien des liens avec la famille d’origine  ’», suggérant que les dons d’aliment sont des « ‘ souvenirs et des consolations qui adoucissent, de part et d’autre, la séparation du dimanche soir  ’» [Grignon, 1998, p 165]. D’autre part, la permanence, après 22 ans, de ce type de pratique, laisse penser que pour une part non négligeable de la population observée, il s’agit moins de pratiques temporaires liées à la prise d’indépendance qu’une façon de marquer les liens entre les deux générations.

Notes
61.

De la part de la mère, le père étant beaucoup moins souvent donateur.