Habiter seul : des effets certains sur la sociabilité téléphonique amicale

Le fait d’habiter seul implique une certaine disponibilité mais également un besoin relationnel. Nous savons que les personnes seules appellent plus souvent que les autres [Rivière, 2001 ; Licoppe et Smoreda, 2000, Glaisse et Rowe, 1993]. Concernant les contacts avec les amis, ce résultat est très significatif : lorsqu’on habite seul, le nombre de coups de fil passés à des relations amicales est nettement plus élevé que lorsqu’on habite en couple ou en colocation.

Graphique 28. Nombres d'appels téléphoniques passés aux amis dans les 8 derniers jours selon la présence ou non d'autres personnes dans le ménage
Graphique 28. Nombres d'appels téléphoniques passés aux amis dans les 8 derniers jours selon la présence ou non d'autres personnes dans le ménage

Sous-population des décohabitants

Qu’en est-il des contacts avec leur famille et plus spécifiquement leurs parents ?

Pris dans leur ensemble, les coups de téléphone adressés à la famille ne varient pas suivant que l’on habite seul ou à plusieurs. Ce résultat est pour le moins inattendu. Il signifierait que les appels à la famille constitueraient une part d’invariable, dépendant plus d’une culture du téléphone que du contexte de vie. En revanche, selon que l’on se trouve seul ou à plusieurs dans un logement, il s’agirait de moduler sa sociabilité en appelant plus ou moins les amis. La famille constituerait la part d’invariable, dépendant des habitudes instaurées vis-à-vis du téléphone tandis que la sociabilité amicale serait modulable suivant le contexte de vie.

Graphique 29. Nombre d'appels téléphoniques passés à l'ensemble de la famille dans les 8 derniers jours suivant la présence d'autres personnes dans le ménage
Graphique 29. Nombre d'appels téléphoniques passés à l'ensemble de la famille dans les 8 derniers jours suivant la présence d'autres personnes dans le ménage

Sous-population : décohabitants

Si nous interrogeons spécifiquement les relations téléphoniques entretenues avec la mère, les résultats suivent la distribution des coups de fils passés à la famille dans sa globalité : les personnes seules ne sont pas significativement plus souvent en contact téléphonique que celles qui habitent avec d’autres (conjoint ou amis). Ceci confirme à propos des contacts téléphoniques entretenus avec la mère la part d’invariabilité suivant le contexte de résidence constatée à propos de la famille.

Graphique 30. Fréquence des contacts téléphoniques avec la mère et avec le père suivant l’isolement résidentiel des jeunes adultes
Graphique 30. Fréquence des contacts téléphoniques avec la mère et avec le père suivant l’isolement résidentiel des jeunes adultes

Sous-population : décohabitants

En revanche, la fréquence des contacts avec le père varie en fonction du contexte de résidence, de la même façon que celle observée avec les amis. Les relations téléphoniques avec le père semblent avoir là aussi un statut différent de celles entretenues avec la mère : elles sont plus fluctuantes suivant le contexte dans lequel le jeune adulte évolue.