La position sociale du père influence significativement son usage du téléphone

Le comportement des pères tend à suivre un mouvement inverse de celui des mères, alors que les contacts sont tendanciellement moins fréquents. Plus les pères ont des professions élevées dans la hiérarchie sociale, plus ils ont tendance à entrer fréquemment en contact avec leur descendant. L’analyse concernant le statut d’activité des jeunes adultes nous avait déjà laissé entrevoir la corrélation qui existe entre la position socioprofessionnelle du père, le statut d’étudiant et la fréquence plus élevée des contacts téléphoniques. Les artisans, commerçants, chefs d’entreprise ont des comportements qui s’apparentent à ceux des ouvriers et employés : la propension à ne jamais entrer en contact téléphonique avec son descendant concerne plus d’un quart des pères pour ces catégories. Les tranches de salaires, qui suivent la hiérarchie des professions, évoluent de façon linéaire avec l’inclination à entrer en contact téléphonique : plus les pères ont un revenu important, plus ils appellent souvent leur descendant.

Contrairement à ce que l’on a pu observer pour les mères, le niveau d’étude est opérant en ce qui concerne les pères. Plus les études ont été longues et plus les pères sont souvent en contact téléphonique avec leur descendance. Une nuance existe toutefois : les pères qui ont suivi des études supérieures sont surreprésentés parmi ceux qui téléphonent rarement. Mais tendanciellement, cette surreprésentation un peu surprenante par rapport aux autres caractéristiques sociales des pères s’explique en partie par la proportion particulièrement faible des pères qui n’ont pas du tout de contact téléphonique avec les jeunes adultes enquêtés. Il est probable que si cette variable fonctionne mieux que pour les mères pour expliquer les comportements téléphoniques des pères, c’est parce que l’adéquation est plus grande pour les hommes entre le niveau d’étude et la profession exercée.

Comme pour les mères, le secteur d’activité – privé ou public – ne semble pas être un élément qui permette d’expliquer les variations dans la gestion des contacts téléphoniques entre les pères et leur descendant.

Le fait d’être ou non à son compte n’apparaît pas non plus comme une variable pertinente pour notre questionnement. Le fait que les artisans-commerçants et les employés-ouvriers aient des pratiques qui se ressemblent alors que les premiers sont essentiellement à leur compte tandis que les seconds sont principalement salariés tend à neutraliser les effets visibles lorsque l’on interroge la fréquence des contacts téléphoniques suivant les catégories socioprofessionnelles des pères. De ce fait, nous ne retiendrons pas cette distinction « à son compte – salarié » comme pertinente.

Tableau 42. Caractéristiques sociales du père suivant la fréquence des communications téléphoniques avec son descendant (en % ligne)
    Au moins une fois par semaine une fois tous les 15 jours et moins pas de conversation téléphonique Total TEST KHI-2
Niveau d’étude Pas d'études  48 25 27 100  
BEPC/CAP/BEP  49 27 24 100  
bac  59 26 16 100  
études sup.  57 34 9 100  
Tous les niveaux d’études 53 29 19 100
P.C.S. artisans, commerçants, chefs d'ese 46 28 26 100  
cadres et professions libérales 63 30 7 100  
professions intermédiaires 58 27 15 100  
employés /ouvriers 44 29 27 100  
Toutes les PCS 53 28 19 100
Revenus < 1 150 €  33 35 32 100  
Entre 1 150 € et 1 500 €  51 37 12 100  
Entre 1 500 € et 2 300 €  58 27 15 100  
2 300 € et + 66 25 10 100  
Tous revenus confondus 55 30 16 100
Statut à son compte 53 28 19 100  
salarié 51 29 20 100  
Ensemble des statuts d’activité 51 29 20 100 -
Secteur public 52 29 19 100  
privé 50 30 20 100  
Ensemble des secteurs d’activité 51 29 20 100 -

Sous-population : décohabitants