Pour approfondir ces observations, nous nous interrogeons sur l’organisation du régime de relations des jeunes adultes avec leurs parents en prenant en considération à la fois les communications téléphoniques mais également le régime des visites aux domiciles des parents. La communication téléphonique longue aurait alors comme fonction, comme l’a observé Carole-Anne Rivière [2001], de remplacer une visite matériellement difficile. Qu’en est-il pour la population des jeunes adultes que nous interrogeons ?
En d’autres termes, si nous adoptons une démarche d’analyse globale des régimes relationnels en ajoutant les situations de visites à celles de conversations téléphoniques, quelles formes ces configurations d’échanges relationnels prennent-elles et pouvons-nous observer des variations lorsqu’il y a eu séparation des parents ?
Si l’usage du téléphone présente l’avantage d’être pratiquement indépendant de la distance à laquelle se trouvent les deux interlocuteurs157, la fréquence des visites dépend d’une contrainte matérielle forte : la distance entre le jeune adulte et le ou les domiciles parentaux. C’est la raison pour laquelle la notion de régimes relationnels devient particulièrement pertinente pour notre objet. Elle implique de prendre en considération dans une même analyse la fréquence des visites aux parents mais également celle des échanges téléphoniques et de leur durée, le tout en tenant compte de la distance entre les domiciles.
Sauf concernant le prix des communications sur un téléphone fixe qui tend à augmenter en fonction de la distance. Cette corrélation est toutefois de moins en moins pertinente, d’une part en raison de la mise en place de forfaits ou de nouveaux opérateurs qui tendent à ne plus tenir compte de la distance entre deux interlocuteurs et d’autre part, du développement du téléphone mobile qui, par définition, ne peut intégrer une notion de distance étant lui-même sans localisation géographique précise (en dehors de la notion de territoire national).