La fonction du téléphone avec les pères éloignés géographiquement

La difficulté des analyses qui suivent réside dans la faiblesse des effectifs, en particulier concernant la catégorie des pères ayant des conversations longues avec leur enfant dont nous présupposons qu’elles viennent pallier une absence de visite158. Néanmoins, on perçoit dans les résultats l’influence que peut exercer la distance entre les domiciles sur l’usage du téléphone.

Tableau 53. Durée des communications avec le jeune adulte décohabitant suivant la localisation et la situation matrimoniale du père (en %)
  Pères séparés Pères mariés
  moins de 10 mn entre 10 et 20 mn plus de 20 mn moins de 10 mn entre 10 et 20 mn plus de 20 mn
Rhône  53 37 10 59 33 8
Hors Rhône  51 28 21 53 34 13
Ensemble 52 32 16 55 34 11

Sous-population des décohabitants.

Qu’ils soient séparés ou non, les conversations avec les pères sont tendanciellement plus longues lorsque ceux-ci sont éloignés géographiquement, ce qui confirme les résultats d’autres enquêtes. Pour ces cas de figure, qui restent très minoritaires, la communication téléphonique fait office de visite quand la distance est un obstacle matériel. Rappelons toutefois qu’ici ne sont pris en considération que les pères ayant effectivement conservé un contact avec leur enfant, lesquels peuvent ainsi à la fois donner une localisation les concernant et une durée d’appel téléphonique.

La projection des trois aspects mobilisés pour comprendre le régime des relations installé entre le père et le jeune adulte nous montre de façon claire trois grandes tendances dans l’organisation.

Graphique 46. AFC de la localisation des pères séparés par rapport aux visites du jeune adulte et à la durée des communications téléphoniques.
Graphique 46. AFC de la localisation des pères séparés par rapport aux visites du jeune adulte et à la durée des communications téléphoniques.

Sous-population des décohabitants de parents séparés.

Le lien entre la rareté des visites et la distance importante est avérée et ces dimensions sont effectivement corrélées avec les quelques cas où les conversations téléphoniques sont longues. Il s’agit alors bien d’un système dans lequel la conversation téléphonique fait office de visite car le déplacement en personne pour une visite en face à face est matériellement contraint.

Par ailleurs, lorsque le père réside dans le Rhône, nous constatons que cela favorise les visites fréquentes à très fréquentes. Sans être exclusives de ce cas de figure, les communications téléphoniques fonctionnelles ou mixtes sont orientées vers ce type de régime de visite.

Le troisième grand type d’organisation des contacts observé est précisément le cas où il n’y a plus de contact. La localisation des pères n’est alors généralement pas informée.

Lorsque le lien est rompu, nous ne disposons que rarement de la localisation du père, l’enquêté lui-même n’en n’ayant pas connaissance ou préférant ne pas le signaler. Nous ne pouvons donc mettre en perspective le rôle que tient l’éloignement géographique du père suite à la séparation. Nous ne sommes qu’en mesure de constater que pour les jeunes adultes qui ont conservé des contacts avec leur père suite à la séparation, le téléphone remplit de la même façon un rôle de substitut de visite, quelle que soit la situation matrimoniale du père.

Notes
158.

Seulement 11 pères séparés sur 69 ont habituellement des conversations de 20 minutes et plus avec leur enfant. Précisions sur les effectifs en Annexe.