1.1.5.La théorie Hypo- et Hyper-articulation (Lindblom, 1990)

La théorie d’hypo- et hyper-correction de Lindblom (1990) explique les relations entre les mécanismes de production et de perception de la parole. Elle met en évidence l’adaptation de la qualité de production du locuteur selon les capacités de perception de l’auditeur ou des autres informations qui lui sont fournies. Dans le cas où une autre modalité intervient dans la discussion, pouvant aider à la compréhension du message, le locuteur va être dans une situation d’hypo-articulation. Au contraire, dans une situation difficile de perception, par exemple dans le bruit, le locuteur va hyper-articuler le signal de parole. Ce degré d’articulation va dépendre également du contenu du message (apprentissage d’une nouvelle langue par rapport à un simple « bonjour »). Le rôle du locuteur est important car il va adapter sa production à la compréhension de l’auditeur et à la pertinence de l’information véhiculée. Un principe d’économie de la production des sons de parole va conduire à une hypo-articulation alors que plus l’amplitude et la durée des gestes articulatoires sont grandes, plus la production du locuteur est proche de l’hyper-articulation. L’hypo-articulation naît du phénomène de coarticulation ce qui va rendre imprécis les gestes articulatoires. En ce qui concerne la catégorisation, les prototypes correspondraient à une forme hyper-articulée qui maximisent la distinctivité entre les catégories phonémiques.

Nous venons de présenter les principaux problèmes liées à la perception des sons de la parole et les différentes sources de variabilité de cette production de la parole, notamment la coarticulation. Nous allons à présent décrire brièvement les bases acoustiques et articulatoires de la production des sons de parole.