1.7. Le système auditif

L’apprentissage de notre langue maternelle passe en tout premier lieu par notre perception auditive. Bien avant de savoir lire, l’enfant reconnaît les mots qu’il entend. Dès les premières étapes de notre développement, nous entendons les sons de notre environnement et nous sommes capables de discriminer les sons de parole des bruits (Colombo & Bundy, 1983). Les capacités de perception catégorielle sont présentes de manière innée chez l’enfant (pour une revue voir (Eimas, Miller, & Jusczyk, 1987 ; Jusczyk, Luce, & Charles-Luce, 1994). Les enfants sont capables de faire des distinctions phonétiques, ils peuvent utiliser les traits distinctifs pour différencier deux phonèmes proches phonétiquement et ils ont donc des représentations catégorielles des phonèmes (Eimas & Miller, 1992 ; Eimas, Siqueland, Jusczyk, & Vigorito, 1971 ) . Notons que dans le cas de la perception inter-langue, après que nous ayons créé nos représentations phonémiques et que nous ayons mis en place nos correspondances entre le signal acoustique et les représentations phonologiques, nous sommes dans l’incapacité de discriminer certains contrastes phonétiques non natifs (Näätänen et al., 1997). Dans une revue, Jusczyk et Luce (2002) présentent des universaux dus à la structure de notre système auditif qui déterminent des propriétés de saillance perceptive des stimuli acoustiques, le système phonétique tiendra compte de ces saillances pour déterminer les traits phonologiquement distinctifs.

Notre capacité de discrimination acoustique fine est permise grâce aux spécificités de notre système auditif et à nos capacités cognitives associées. Le système auditif humain est divisé en deux parties : le système auditif périphérique et le système auditif central.