2.2. Problématique et Hypothèses

Notre problématique repose sur le fait que la dimension temporelle du signal de parole est primordiale pour une bonne intelligibilité des sons de parole ainsi que pour l’intégrité des indices acoustiques qui composent les sons de la parole. En perception, nous examinons les effets d’une manipulation temporelle de certains traits acoustiques sur l’intelligibilité des sons de parole chez des participants normo-lecteurs et normo-entendants. Nous explorons la part respective de chaque trait (le voisement et les transitions formantiques) dans l’identification de la parole dans des conditions normales et lorsque celle-ci est compressée. L’objectif de ce travail est d’étudier les traits acoustiques des consonnes occlusives qui induiraient des difficultés de perception chez des adultes normo-entendants et normo-lecteurs.

Notre émettons l’hypothèse générale selon laquelle nous devrions observer un effet de la compression temporelle sur l’intelligibilité des pseudo-mots. Plus la compression est importante, plus l’intelligibilité des stimuli diminue. Nous postulons également qu’il existe une limite aux mécanismes de substitution des informations manquantes ou détériorées. Ces mécanismes deviendraient moins efficaces au-delà d’une certaine quantité d’informations perdues (au delà de 50% de compression). Le système ne serait pas capable de remplacer les informations manquantes au-delà d’un certain seuil. Le signal étant trop dégradé, il ne serait pas possible de le reconstituer et de retrouver son message d’origine.

Quatre expériences vont être menées dans ce Chapitre 2. Dans l’Expérience 1, nous manipulons l’indice de voisement alors que dans l’Expérience 2, nous compressons temporellement l’indice de lieu d’articulation. Dans l’Expérience 3, les deux indices sont simultanément compressés. Nous terminerons par une compression linéaire du signal entier dans l’Expérience 4.

Les hypothèses opérationnelles sont les suivantes :