L’occlusive bilabiale non voisée [- voisée ; + bilabiale]

Une ANOVA mixte à deux facteurs : la Position des consonnes (C1, C2) et les taux de Compression des deux traits (100, 50, 25 et 0%) a présenté deux effets principaux significatifs de la Position des consonnes dans le pseudo-mot [F(1,984) = 264.28 ; p < .001] et des taux de Compression [F(3,984) = 168.06 ; p < .001]. Un test de comparaison de Bonferroni  a permis de montrer que la consonne bilabiale non voisée en position intervocalique a un taux d’identification correcte significativement plus élevé qu’en position d’attaque (90.6% vs. 58.4%). Le test a également mis en évidence un effet des taux de compression temporelle à 50% et à 25% par rapport à la condition naturelle (100% = 97.3%, 50% = 87.9%, 25% = 74.2% et 0% = 38.7% ; p < .01 pour toutes les comparaisons). Les performances diminuent significativement lorsque les deux traits sont totalement supprimés (p < .001 pour toutes les comparaisons). De plus, il existe un effet d’interaction significatif entre la Position et les taux de Compression [F(3,984) = 30.14 ; p < .001]. Des comparaisons par paire montrent qu’en position d’attaque, il y a des effets de la compression temporelle à 50% et 25% (94.5% vs. 75.8% vs. 51.6% ; p < .001 pour toutes les comparaisons). Le taux d’identification correcte baisse encore plus significativement à 0% (11.7% ; p < .001 pour toutes les comparaisons). Alors qu’en position intervocalique, il n’y a pas d’effet de la compression temporelle, la baisse d’intelligibilité est significative uniquement dans la condition 0% (100%, 100%, 96.9% vs. 65.6% ; p < .001 pour toutes les comparaisons). Un effet de Position est mis en évidence aux conditions 50%, 25% et 0% : le taux d’identification correcte est supérieur en position intervocalique qu’en position d’attaque (p < .001) (Figure 21).