2.6.3. Discussion

La compression linéaire du signal appliquée dans cette expérience met en évidence un effet de position important : en position intervocalique, il y a plus d’informations encore disponibles pour identifier une consonne, même si ce n’est pas la bonne.

2.6.3.1.L’effet de Position

Seule l’occlusive bilabiale voisée reste la plus résistante en position d’attaque. Au contraire, l’occlusive alvéolaire voisée montre une perte d’intelligibilité plus rapide en attaque (dès la compression à 50%). Quant à l’occlusive bilabiale non voisée, elle est toujours mieux identifiée en position intervocalique. Alors que l’occlusive alvéolaire non voisée ne montre pas d’effet de position. De manière générale, en position d’attaque, les occlusives sont majoritairement omises (> 75%) c’est-à-dire qu’elles ne sont pas perçues, sauf l’alvéolaire voisée qui montre un taux d’omission de 54.6%. /d/ est donc plus résistante à la compression temporelle, ce résultat était déjà observé dans l’Expérience 3. Au contraire, en position intervocalique, la majorité des erreurs sont des confusions (> 50%) pour les quatre occlusives. Nous suggérons que la coarticulation qui existe en position VCV facilite la perception d’une consonne même si ce n’est pas la bonne, des informations sont présentes d’où les nombreuses confusions avec les liquides /l/ et /r/. Cet effet de coarticulation ou d’assimilation ne serait pas présent en attaque pour CV d’où l’hypothèse que la voyelle précédant la consonne apporte des indices supplémentaires pour l’identification de la consonne (i.e. V1 dans V1C2V2). Ce résultat en intervocalique était déjà observé pour /d/ dans l’Expérience 3 mais pas pour /b/, /p/ et /t/ qui étaient majoritairement omises. Si les effets de position sont différents selon l’occlusive concernée, ce n’est pas le cas pour les effets de compression temporelle.