3.2.5.Le modèle à traitement parallèle distribué (Seidenberg & McClelland, 1989)

Le modèle connexionniste princeps à traitement parallèle et distribué, le Parallel Distributed Processing (PDP) utilise des représentations distribuées et des connexions variables, contrairement au modèle de McClelland et Rumelhart (1981). Ce modèle utilise les règles de fonctionnement des réseaux neuronaux et le système calcule les connexions entre les unités orthographique, phonologique et sémantique. Au début de l'apprentissage de la lecture, la valeur de ces connexions est d'abord aléatoire, puis la confrontation avec l'écrit va modifier la valeur et la nature des connexions. Il existe donc une procédure d’apprentissage qui va pouvoir corriger les erreurs. L’originalité de ce modèle réside dans la notion de représentation distribuée des informations lexicales (Figure). En effet, contrairement aux autres modèles qui présentent des lexiques séparés contenant les informations orthographique, phonologique et sémantique, le modèle de Seidenberg et McClelland procède à un calcul d’une carte d’activation orthographique, phonologique et sémantique distribuée. Chaque mot correspond à un pattern d’activation d’un ensemble d’unités mais chaque unité est utilisée dans la représentation d’un grand nombre de mots. L’influence de la phonologie dans ce modèle va dépendre de la fréquence lexicale du mot mais également de la rapidité de traitement des mots dans le temps. Un mot fréquent ne va pas nécessiter l’activation de la phonologie car le mot sera catégorisé avant que les connexions ne s’établissent car les connexions orthographiques auront suffit à identifier le mot. Alors que pour les mots rares, la phonologie est activée par l’orthographe. Dans ce dernier cas, la connexion entre la phonologie et la sémantique est plus lente car elle est obligatoirement précédée par des connexions entre l’orthographe et la phonologie. La particularité de ce modèle est la distribution des représentations orthographique, phonologique et sémantique. La lecture d’un mot correspond à un pattern d’activation des représentations dispersées dans le cerveau du lecteur.

Figure 34 : Modèle à traitement parallèle distribué (Seidenberg & McClelland, 1989). Figure tirée de Ferrand (2001).

à l'inverse du modèle double voie, ce modèle suppose qu'un système unique permet de lire à la fois les mots et les pseudo-mots, en se basant sur la connaissance des mots. Même s'il existe des divergences entre ces modèles, ils mettent en avant l'importance des représentations phonologiques dans l'accès au lexique.