3.5.3. Discussion

Nous avons observé, dans une première partie (cf. Chapitre 2), les effets de la compression temporelle de deux indices acoustiques brefs (le voisement et les transitions formantiques) sur l’intelligibilité de la parole par des sujets normo-entendants. Nous avons observé une variabilité interindividuelle des performances pour la perception auditive de pseudo-mots plus importante dans la condition de compression à 25% lorsque les deux traits étaient manipulés simultanément (Expérience 3). Cette variabilité pourrait s’expliquer par l’utilisation de stratégies différentes par les participants pour rappeler le pseudo-mot dégradé. Nous avons émis l’hypothèse que cette variabilité pourrait être liée à un déficit auditif et/ou à un trouble d’apprentissage de la lecture comme Tallal (1980a) l’a observé chez des enfants ayant des troubles du langage (Specific Language Impairment, SLI). Parmi les sujets ayant participé à l'Expérience 3 du Chapitre 2, nous avons distingué deux groupes : un groupe de personnes avec de hautes performances (HP), allant de 78% à 97% d’identification correcte des pseudo-mots et un groupe avec de basses performances (BP), allant de 25% à 72% de réponses justes. Pour tenter de comprendre et de circonscrire cette variabilité, nous avons évalué, d’une part, la perception auditive et d’autre part, les capacités de lecture des deux groupes. Les deux groupes ont été testés pour leur audition (audiogramme) et pour leur lecture (test ECCLA).