Chapitre 4 : La dyslexie ou un déficit du traitement temporel du signal de la parole

‘« Je ne parlerai pas de notre orthographe, malheureusement fixée, en toute ignorance et absurdité, par les pédants du XVIIe siècle et qui n’a cessé depuis lors de désespérer l’étranger et de vicier la prononciation de nos mots. Sa bizarrerie en a fait un moyen d’épreuve sociale : celui qui écrit comme il prononce est, en France, considéré inférieur à celui qui écrit comme on ne se prononce pas. »
Paul Valéry
« L’orthographe est une science qui consiste à écrire les mots d’après l’œil et non d’après l’oreille. »
Ambrose Bierce’

Suite aux résultats du Chapitre 3, qui ont montré une corrélation entre les capacités de lecture et les performances d’identification de la parole compressée (les mauvais lecteurs avaient des performances plus basses que les lecteurs experts), nous avons décidé de nous intéresser à la dyslexie qui correspond à un trouble d’apprentissage de la lecture. Notre objectif est de tester si la compression temporelle produit des effets accentués chez des lecteurs adultes atteints d’une dyslexie développementale. Dans ce chapitre, nous présenterons tout d’abord la dyslexie développementale et ses différentes théories explicatives. Puis, nous aborderons les corrélats neuroanatomiques de la dyslexie développementale. Enfin, les Expériences 1 et 2 (cf. Chapitre 2) seront menées sur une population d’adultes dyslexiques et de lecteurs experts. Une discussion, sur les différences de performances en reconnaissance auditive de pseudo-mots observées entre les deux groupes, clôturera ce chapitre.