4.4.3.Les études post-mortem

4.4.3.1.Les anomalies anatomiques

Les travaux les plus importants dans ce domaine ont été ceux de Galaburda, Sherman, Rosen, Aboitiz et Geschwind (1985) qui ont été les premiers à étudier au microscope, post-mortem, les cerveaux de dyslexiques. Ils ont alors découverts de petites malformations à la surface du cerveau : des dysplasies (organisation anarchique au sein des couches cellulaires), des accumulations de matière grise appelées des ectopies dans la couche la plus superficielle du cortex avec une prédominance dans l’hémisphère gauche, plus précisément dans les aires spécifiques au langage (région périsylvienne gauche), reflet d’une migration anormale des neurones en cours de maturation (Galaburda & Kemper, 1979). Ces ectopies apparaissent également dans les voies magnocellulaires de transmission de l’information visuelle (Livingstone, Rosen, Drislane, & Galaburda, 1991). De plus, des polymicrogyri (accumulations focales de neurones réalisant de véritables micro-circonvolutions) ont été décrits plus particulièrement dans l’aire de Wernicke. Galaburda, Menard et Rosen (1994) montrent une asymétrie anormale des noyaux géniculés médians du système auditif des dyslexiques. Les auteurs observent une désorganisation des couches cellulaires et une petite taille des cellules dans le noyau géniculé médian gauche des cerveaux de dyslexiques. Ces anomalies peuvent être reliées au déficit de traitement auditif présenté par les dyslexiques. L’origine de ces anomalies développementales a été décrite par Geschwind et Galaburda (1985) comme une prédisposition génétique associée à un conflit immuno-hormonal in-utero.