La matière grise

Une diminution du volume de matière grise a été démontrée chez des dyslexiques au niveau des aires cérébrales associées à la lecture (Brown et al., 2001 ; Silani et al., 2005 ; Vinckenbosch, Robichon, & Eliez, 2005). Brambati et al. (2004) observent une réduction significative du volume de matière grise chez des dyslexiques au niveau des aires fonctionnelles postérieures du réseau neuronal de la lecture. Plus précisément, cette réduction de matière grise a été observée au niveau du planum temporale de façon bilatérale, dans le cortex inféro-temporal, dans les gyri temporaux inférieur et supérieur gauches et dans le gyrus temporal moyen droit ainsi que dans les noyaux cérébelleux. De même, Eckert (2004, 2005) rapporte des différences structurales superposables à des différences fonctionnelles chez un groupe de dyslexiques comparé à un groupe contrôle. Ces différences morphologiques se situent principalement au niveau des régions pariéto-temporale et occipito-temporale, ainsi qu’au niveau du gyrus frontal inférieur et du cervelet.

L’étude en IRM anatomique de Vinckenbosch et al. (2005)précise la localisation de cette réduction de densité de matière grise au niveau des gyri temporaux inférieur et moyen gauches chez le groupe de dyslexiques alors qu’une augmentation de densité de matière grise est observée au niveau du gyrus frontal supérieur droit et dans les deux hémisphères au niveau de la région préfrontale. Les auteurs montrent également, pour l’ensemble des participants (contrôles et dyslexiques), une corrélation entre les performances dans une tâche auditive de jugement de rimes et une proportion plus importante de matière grise dans le gyrus frontal moyen de façon bilatérale. De même, une corrélation entre les performances dans une tâche visuelle de jugement de rimes et l’augmentation de densité de matière grise au niveau des gyri temporaux moyens droit et gauche a été démontrée (voir aussi Leonard et al., 2001).