Les matrices progressives standard de Raven

Parmi toute la batterie de tests effectuée par les patients, l’un des premiers est un test d’intelligence permettant d’écarter toute déficience intellectuelle qui, si elle est prouvée, écarte automatiquement le diagnostic de dyslexie. Les Matrices progressives standard de Raven constituent un test d’intelligence non verbal très utilisé en clinique et assez adapté aux personnes dyslexiques en raison de l’absence de stimuli verbaux. Les Matrices sont composées de 5 séries (A, B, C, D et E) de 12 essais à choix multiples demandant un raisonnement abstrait (cf. Annexe 3). Ces matrices progressives standard tendent à mesurer les capacités à former des relations perceptuelles et à réaliser des raisonnements par analogie indépendamment du langage et de l’apprentissage scolaire. Les participants doivent identifier le segment manquant parmi 6 ou 8 choix possibles en trouvant la bonne logique, une seule pièce proposée étant adéquate. Les séries sont de plus en plus difficiles et le principe logique pour retrouver la pièce manquante change de série en série. Ce test est valide pour des enfants à partir de 6 ans jusqu’à l’âge adulte. Le score obtenu est exprimé en rang percentile grâce à un tableau de normes. L’un des critères pour définir la dyslexie est l’absence de déficit intellectuel. Aussi, un résultat à ce test inférieur à 70 permet d’éliminer le diagnostic de dyslexie. Ce test ne permet pas une mesure du Quotient Intellectuel (QI) des sujets, son objectif est une évaluation rapide de ce QI. Il est important de noter que la pertinence de mesure du QI, pour diagnostiquer la dyslexie, ne fait pas l’unanimité (McDougall & Ellis, 1994, cité par Beaton, McDougall, & Singleton, 1997) aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte. En effet, nous pouvons penser que si la personne dyslexique a poursuivi ses études après le BEPC, elle doit avoir des capacités intellectuelles dans la norme.