4.6.2.1.Analyse de la variance (ANOVA)

Ensuite, uniquement les taux d’identification des consonnes seront analysés dans une ANOVA à trois facteurs incluant les facteurs Groupe (NL, DL), la Position de la consonne (C1, C2) et le taux de Compression (100, 50, 25 et 0%). Cette analyse montre que les trois effets principaux sont significatifs [Groupe : F(1,31) = 22.42 ; p < .001 ; Position : F(1,31) = 17.13 ; p < .001 ; taux de Compression : F(3,93) = 375.40 ; p < .001]. Globalement, le groupe NL a un taux d’identification correcte plus élevé que le groupe DL (89.4 vs. 83.5%). La consonne intervocalique est mieux identifiée que la consonne en attaque (88 vs. 84.9%). Le test Newman-Keuls de comparaison à posteriori a permis de montrer que les performances ne sont pas significativement différentes pour les taux de compression 100 et 50% (96.3 vs. 95.1% ; p = 0.28) alors qu’aux taux de compression 25% et lorsque le trait de voisement est supprimé (0%), les performances diminuent significativement (89.8 et 64.6%). Toutes les comparaisons sont significativement différentes (p < .001). L’interaction entre les facteurs Position et taux de Compression est significative [F(3,93) = 3.68 ; p < .05] alors que l’interaction entre les facteurs Groupe et Position est proche de la significativité [F(1,31) = 3.97 ; p = 0.055]. D’une part, le test Newman-Keuls de comparaison à posteriori met en évidence que la consonne intervocalique est mieux identifiée que la consonne en attaque aux taux de compression 100% et 50% (100% : 98.5 vs. 94%, p < .01 ; 50% : 98 vs.92.2%, p < .001). D’autre part, le test Newman-Keuls de comparaison à posteriori entre les facteurs Groupe et Position montre une absence de différence entre les Positions pour le groupe NL (C1 = 88.8 et C2 = 89.9%, p = 0.44) alors que les taux d’identification correcte pour la consonne intervocalique sont plus importants que ceux pour la consonne d’attaque pour le groupe DL (C2 = 86.1 et C1 = 81%, p < .01). La Figure montre une diminution des performances plus significative en position d’attaque pour les dyslexiques que pour les normo-lecteurs d’où cette interaction et la baisse dans la condition naturelle.

Figure 50 : Taux d’identification correcte des consonnes selon la position (C1 et C2) et selon les taux de compression (100%, 50%, 25% et 0%), pour les normo-lecteurs (NL) et les dyslexiques (DL). Résultats de l’interaction triple Groupe*Position*taux de Compression de l’ANOVA : * p < .05, ** p < .01, *** p < .001.

Dans la suite des analyses, nous allons nous intéressé aux effets de nos conditions expérimentales sur le trait phonétique manipulé, ici le voisement. Comme dans le Chapitre 2, nous allons analyser séparément les consonnes occlusives voisées et les consonnes occlusives non voisées car pour ces deux types de consonnes, nous ne manipulons pas les mêmes segments. En effet, pour les occlusives voisées, nous compressons la durée de la barre de voisement alors que pour les consonnes occlusives non voisées, nous manipulons le VOT.