4.6.3.2.Les occlusives voisées en position intervocalique

Dans la condition naturelle et au taux de compression 50%, aucune différence entre les deux groupes n’est apparue. En intervocalique, à 100%, nous suggérons que la baisse des erreurs de voisement que les DL faisaient en attaque est due au fort contexte vocalique. Les performances sont meilleures en position intervocalique qu’en attaque. Nous suggérons que la durée du voisement à 50% de compression (≈ 40 ms) n’atteint pas une valeur seuil critique pour l’identification (cf. Analyse acoustique du Chapitre 2). Les dyslexiques ne sont pas plus sensibles à la compression temporelle à 50% que les témoins. La durée du voisement permettrait un bon encodage de l’indice et par conséquent, une bonne discrimination de la consonne. Au taux de compression à 25%, les dyslexiques montrent des difficultés d’identification par rapport aux témoins (baisse de 9.6%). La durée du voisement (≈ 20 ms) pourrait atteindre une durée seuil critique pour l’identification des occlusives, dans le contexte intervocalique. Nous avons remarqué que la bilabiale était plus affectée par la compression et que des confusions avec les liquides /l/ et /r/ étaient nombreuses pour toutes les occlusives voisées. La bilabiale serait moins transparente aux effets de coarticulation c’est-à-dire qu’elle ne bénéficierait pas des transferts d’informations des phonèmes adjacents. Par ailleurs, la réduction de la durée de l’occlusion rapproche les deux voyelles, ce qui va créer un fort contexte vocalique en position intervocalique. D’où les confusions avec les liquides qui sont voisées et qui ont une structure formantique proche du contexte vocalique. Lorsque le trait est supprimé, la différence entre les deux groupes est moins importante qu’en attaque (baisse de 6.9%). Les confusions avec les liquides augmentent encore.