4.6.3.5.Le contraste voisé/non voisé chez les dyslexiques

Saerens, Serniclaes et Beeckmans (1989) déclarent qu’en français, les occlusives voisées sont mieux identifiées que les occlusives non voisées. Les consonnes voisées subissent moins les effets d’assimilation que les non voisées. De plus, Niyogi & Ramesh (2003), en anglais, rapportent que le VOT est un bon indice temporel pour l’identification de la parole. Dans leur étude, les auteurs mettent en évidence une durée seuil de discrimination de deux stimuli égale à 20 ms. Nous pouvons remarquer que cette durée équivaut à la valeur seuil critique à laquelle nos dyslexiques sont sensibles pour l’identification des occlusives voisées en attaque. De plus, les auteurs montrent que les confusions se font plus souvent dans le sens d’un dévoisement des occlusives : voisée -> non voisée. Nos sujets dyslexiques présentent ces erreurs de dévoisement, de manière plus importante que les normo-lecteurs, dans la condition naturelle.

Dans cette première expérience, nous avons mis en évidence grâce à la manipulation temporelle du trait de voisement que les dyslexiques ont un déficit perceptuel du contraste de voisement pour les occlusives.