4.8. Discussion Générale

Le système auditif doit être capable d’encoder des indices acoustiques, qui sont à la base des représentations acoustico-phonétiques corticales, qui seront mis en relation avec des traits distinctifs à un niveau phonémique. Une représentation parfaite des détails spectraux et temporels des indices acoustiques facilite l’encodage des figures acoustiques dans les représentations phonologiques. Le traitement de l’information auditive doit donc être optimal. Des déficits des résolutions temporelle et spectrale (Ahissar, Protopapas, Reid, & Merzenich, 2000) ou un ralentissement du signal qui permet de séparer les traits phonétiques (Helenius, Uutela, & Hari, 1999) affecteraient les manipulations grapho-phonémiques ce qui rend la lecture lente et difficile.

L’objectif de cette étude était de préciser les mécanismes de traitement auditif et phonologique qui sont déficitaires chez les dyslexiques. Nous avons comparé les résultats de dyslexiques adultes appariés à des normo-lecteurs, concernant au niveau acoustico-phonétique, d’une part, les compétences dans le traitement du trait de voisement (Expérience 1) et, d’autre part, les compétences dans le traitement du trait de lieu d’articulation (Expérience 2). Cette sensibilité au voisement et au lieu d’articulation a été étudiée à l’aide d’une tâche auditive d’identification de pseudo-mots compressés sur ces indices (cf. Chapitre 2).